« On se sent humiliés » : important débrayage des salariés d’Éolane, à Douarnenez (OF.fr-23/01/24)

Une centaine de salariés de l’entreprise Éolane, à Douarnenez, ont débrayé ce mardi 23 janvier 2024, devant le site de Lannugat.
Une centaine de salariés de l’entreprise Éolane, à Douarnenez, ont débrayé ce mardi 23 janvier 2024, devant le site de Lannugat. | OUEST-FRANCE

À Douarnenez (Finistère), une centaine de salariés de l’entreprise Éolane ont débrayé, ce mardi 23 janvier 2024. Ils dénoncent notamment la nouvelle convention collective de la métallurgie qui a conduit à une « dévaluation » de leurs postes.

Par Sounkoura-Jeanne DEMBELE.

À Douarnenez (Finistère), une centaine de salariés, cadres et non-cadres, d’Éolane, entreprise spécialisée dans la fabrication de matériels électroniques, ont débrayé ce mardi 23 janvier 2024, de 10 h 30 à midi, devant le site de Lannugat. La nouvelle convention collective de la métallurgie, en vigueur depuis le 1er janvier 2024, « a mis le feu aux poudres ».

« On se sent humiliés »

Élaborée depuis début 2022, celle-ci s’applique à l’ensemble des métiers de la métallurgie. Parmi ses dispositions : la mise en place d’un nouveau système de cotation pour déterminer le salaire minimum de chaque classe d’emplois.

À Éolane, les nouvelles grilles d’évaluation, arbitrées « subjectivement » par la direction du groupe, basée à Angers (Maine-et-Loire), « déclassent la quasi-totalité des postes, pointent les élus du Comité social et économique (CSE). Les salariés, aussi bien les cadres que les non-cadres, ont été sous-cotés. On se sent humiliés ».

« Un minimum ridicule »

S’il n’y a pas d’incidence sur les salaires des employés actuellement en poste, les nouveaux embauchés « vont démarrer à un minimum ridicule », poursuivent-ils. Selon eux, le revenu minimum pour un poste d’électronicien-dépannage (Bac +2), par exemple, aurait diminué de 6 000 € par an.

« C’est un moyen de tirer les rémunérations vers le bas », dénoncent les élus du CSE, ajoutant que, si ces nouvelles cotations avaient correspondu à leurs anciens coefficients, « il y aurait eu des coups de pouce sur les salaires dans certains cas ». Autre grief : les fiches emplois ne correspondraient pas aux tâches réellement effectuées.

Les salariés demandent une « refonte » des cotations et fiches emplois. Une pétition interne en ce sens aurait recueilli plus d’une centaine de signatures. Dans un climat « déjà tendu », les représentants syndicaux craignent que cette situation aggrave les difficultés de recrutement, tout comme les risques psychosociaux et favorise les démissions.

La direction répond

Contacté, Jean-Marc Hérande, directeur régional Éolane Ouest, l’admet sans détour : l’application de la convention collective « est imparfaite. Il faudra sans doute retravailler un certain nombre de points ». Cette nouvelle méthode de classification, complexe, représente « un très gros changement pour le secteur de la métallurgie. Cela induit forcément des difficultés dans sa mise en œuvre. Nous avons pris note des remarques et insatisfactions qui en ont découlé ».

La direction d’Éolane « prend les choses au sérieux » et s’est engagée à regarder « en détail » les différents points de discorde. La démarche est en cours à l’échelle du groupe. Le groupe Éolane compte six sites en France. 128 salariés à temps plein sont employés à Douarnenez.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/on-se-sent-humilies-important-debrayage-des-salaries-deolane-a-douarnenez-63bbcd7e-b9db-11ee-afe8-d81ceac7fa4c

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