Oui, il y a un intérêt à aller voter (IO.fr-26/04/24)

Dans un mois et demi se tiendront les élections européennes. Malgré le caractère frelaté de ces élections, c’est un vote qui prend sens contre le rejet de la politique de Macron, notamment contre son soutien actif au gouvernement de Netanyahou.

Par Pierre VALDEMIENNE .

Dans un mois et demi désormais, se tiendront les élections européennes. Un scrutin sans véritable enjeu puisqu’il s’agit d’élire des députés au Parlement européen, institution réactionnaire s’il en est, authentique chambre d’enregistrement des directives de l’Union européenne élaborées par la Commission européenne au service du capital financier. Autant dire que celles et ceux qui seront élu(e) s n’auront que peu de prise – et c’est un euphémisme – pour changer la vie des gens.

Un scrutin qui, pour ces raisons, ne passionne pas les foules – plus d’un électeur sur deux annonce son intention de ne pas voter – car les travailleurs de ce pays ont bien compris que ce n’est pas à ce niveau-là qu’ils pourront faire changer les choses ; les travailleurs se souviennent du vote NON à la Constitution européenne, le 29 mai 2005, qui avait été bafoué. Ils ont également en tête les espoirs trahis, les promesses régulièrement violées, sur plusieurs décennies, sur plusieurs générations.

Et pourtant, malgré le caractère frelaté de ces élections particulières, malgré le taux d’abstention important qui s’annonce : il y a un intérêt à aller voter à ces élections.

Dire NON à Macron, à son soutien inconditionnel au gouvernement israélien, à ses menées guerrières qui l’ont fait déclarer récemment qu’il fallait envisager l’envoi de troupes au sol en Ukraine, à sa politique réactionnaire qui vise à embrigader la jeunesse de ce pays, à sa politique entièrement tournée vers les intérêts du patronat pour en finir avec l’assurance chômage, avec la Sécurité sociale, les retraites, avec le droit du travail, avec les services publics (hôpital, école…).

Dire NON au Rassemblement national, qui n’a pas besoin de beaucoup s’exprimer puisqu’on le fait pour lui, en menant la politique qui est la sienne : la loi « asile et immigration », la remise en cause du droit du sol, le « choc des savoirs »

Dire NON au retour de l’« union de la gauche » autour de la tête de liste du Parti socialiste (PS), Raphaël Glucksmann, qui prône « l’économie de guerre » pour poursuivre et amplifier celle qui se mène en Ukraine ; qui, avec son ami et député Jérôme Guedj, a demandé, avec le parti macroniste, avec Sébastien Chenu du Rassemblement national (RN), et Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de région, les interdictions des meetings de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan à Lille, pourtant condamnées par les élus du conseil de la faculté de langues de l’université de Lille elle-même (cf. page 10) désavouant ainsi la décision de la présidence ; qui manifeste avec des secrétaires généraux de syndicat (CGT, FSU, Unsa…) à Béziers « contre les idées d’extrême droite » sans dire un mot, dans leur appel, de la politique de Macron qui la met en œuvre ; qui nous promet le retour de la politique antisociale désastreuse de François Hollande qui, rappelons-le, a engendré Macron. Pour cela, le PS par la voix de Carole Delga se bat pour un « rassemblement d’avenir à gauche, de Clémentine Autain à Pascal Canfin », député européen macroniste (cf. page 3).

Dire : « ça suffit, il faut que cette politique de destruction s’arrête. »

Pour cela, le vote se fera sur la seule force politique de rupture qui se prononce pour le cessez-le-feu immédiat en Palestine, ce qui lui vaut un déchaînement politico-médiatique encore jamais vu sous la Ve République.

Après la candidate aux européennes, Rima Hassan, le pouvoir en est rendu à convoquer par la police judiciaire la présidente d’un groupe parlementaire d’opposition pour « apologie du terrorisme ». Pour quel motif ? Avoir osé rappeler, dans un communiqué de La France Insoumise (LFI) en date du 7 octobre, « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » en Palestine. Pour cela, le vote se fera sur la seule force politique de rupture qui se prononce pour en finir avec le système, pour mettre fin aux diktats du capital, pour répondre aux besoins de l’immense majorité de la population.

Oui, à bien y regarder, il y a un intérêt à aller voter le 9 juin.

Les macronistes, la droite et les socialistes votent une réforme des règles budgétaires européennes Une nouvelle version du Pacte de stabilité et de croissance votée le 23 avril impose des coupes drastiques sur les finances publiques des Etats membres. L’objectif est que les finances publiques des Etats soient « en règle » avec les seuils imposés par les traités de 3 % de déficit et de 60 % de dette par rapport au PIB. Ce sont les fameux critères dits de « Maastricht ». La France doit tailler 0,8 point de PIB par an sur 4 ans, soit l’équivalent de 75 milliards d’euros (19  milliards par an en moyenne). Pour information, 75 milliards d’euros, c’est quasiment le budget de l’Education nationale. Des coupes viennent s’ajouter aux 36 milliards déjà opérés pour 2024.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/04/26/oui-il-y-a-un-interet-a-aller-voter/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/oui-il-y-a-un-interet-a-aller-voter-io-fr-26-04-24/

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