Le 10 avril dans la nuit, se sont terminées les négociations sur le « pacte de la vie au travail » (emploi des séniors). Aucune confédération n’a donné sa signature au texte proposé par les organisations patronales.
Par Gabriel CARUANA.
Toutes les déclarations syndicales déplorent, à l’appui de leur décision, qu’il n’y ait aucun droit nouveau dans le texte.
En effet, selon le quotidien en ligne La Tribune : « Plusieurs syndicats ont souligné le fait qu’une ouverture patronale sur un droit à une retraite progressive aurait pu changer la donne, mais le Medef comme le gouvernement ont argué que la mesure coûtait trop cher. »
Il faut dire que les objectifs fixés par la « lettre d’intention » du gouvernement étaient sans ambiguïté : accompagner le recul de deux ans de l’âge de la retraite qui avait entraîné la mobilisation de millions de salariés en 2023. Pas question dans ce cadre-là de la moindre mesure d’accompagnement.
Et maintenant ?
Le gouvernement avait suspendu l’agrément de la convention d’assurance chômage aux résultats de ces négociations. Il avait considéré que le texte signé en novembre se montrait trop généreux et ne permettait pas les 440 millions d’économies qu’il attendait. Il exigeait la signature d’un recul des « bornes d’âge » spécifiques aux chômeurs âgés. Il a donc annoncé qu’il « reprenait la main » pour prendre lui-même les mesures.
Vers un projet de loi ?
C’est donc bien l’étatisation de l’assurance chômage qui est en cours, qui ne pourra qu’aboutir à transformer les allocations en simples minimas sociaux. Mais l’exercice est périlleux…
« Je milite pour qu’on n’y aille pas. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat de négocier une régression des droits » avait déclaré Jean-François Foucard, le négociateur CGC quand il y a quelques semaines, Gabriel Attal avait annoncé une lettre de cadrage aux « partenaires sociaux » pour obtenir un nouveau tour de vis à l’encontre de l’ensemble des demandeurs d’emploi. Il n’en n’aura même pas besoin et opérera seul. Mais l’exercice est périlleux.
Dans l’éditorial des Echos du 11 avril, Etienne Lefebvre écrit : « Le gouvernement est donc en position de force, mais c’est une victoire à la Pyrrhus (…). L’exécutif prend sa revanche sur les partenaires sociaux à un moment où il aurait bien besoin de soutiens, hors du chaudron de l’Assemblée (…). L’incertitude est totale sur l’issue d’un éventuel projet de loi gouvernemental ».
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