Pays d’Auray. Harcèlement : le directeur du supermarché face à trois anciennes employées(OF.fr-27/06/22-20h39)

Trois anciennes employées d’un supermarché du pays d’Auray ont porté plainte en 2019 contre leur patron pour harcèlement moral et sexuel

Employées d’un supermarché du pays d’Auray (Morbihan), elles ont porté plainte contre leur ancien directeur pour des faits de harcèlement moral et sexuel. Qui conteste formellement. Jugement sous quinzaine.

Elles sont cinq, ont pris place dans la salle d’audience du tribunal de Lorient (Morbihan), derrière la gérante du supermarché qui les emploie dans le pays d’Auray (Morbihan). Comme son épouse, elles témoignent leur soutien au prévenu de 47 ans, leur patron, qui comparaît ce lundi 27 juin 2022. Nous sommes venues sur notre temps libre, pas à sa demande​, confie l’une d’elles.

Les accusations de harcèlement moral et sexuel que portent trois anciennes salariées – parmi les plus vulnérables​, elles ont depuis été ​licenciées pour inaptitude – le mis en cause les conteste dans leur intégralité. Les mains posées sur le bras d’une employée, son épaule, son dos voire plus bas : Je ne suis pas tactile, je ne caresse pas mes collaborateurs.

Les allusions à leur physique, à leur fessier, le plus beau du magasin, ou même à leur haleine ? C’est faux, je ne parle pas comme ça à mes collaborateurs. Sinon, comment seraient-ils performants par la suite ? ​Quant aux pleurs d’une des trois requérantes en sortant de son bureau, dont des collègues ont été témoins ? Je ne les ai pas remarqués.

Deux des trois plaignantes ont parallèlement engagé une procédure prud’homale à Lorient.

« Ni affabulation, ni mythomanie »

Toujours selon les plaignantes, le directeur devenu gérant aurait annoncé à son arrivée en 2018 : Je ferai partir toutes celles que je voudrai. Son acharnement​, selon la défense, aurait aussi visé une caissière, aimablement surnommée « Shrek »​, à qui il aurait reproché les détours aux toilettes hors du temps de pause réglementaire.

Dans ce dossier metoo#, tout est contesté, rien n’est prouvé, intervient l’avocat de la défense. Relevant l’absence de témoins directs, il dénonce une action, pire, une revanche concertée des trois employées. La principale difficulté est probatoire. Est-ce que ces témoignages suffisent ?​interroge aussi le procureur, un brin embarrassé à l’heure de ses réquisitions. Il va ainsi se rapporter, laisser le tribunal se prononcer sans prendre position.

Restent, dans la flopée de témoins et d’attestations sur l’honneur, les conclusions de l’expert psychiatre : il reconnaît l’existence d’un traumatisme, ne constate chez les trois femmes ni affabulation, ni mythomanie. Leur discours est sincère et crédible

Le tribunal, au terme de 6 h d’audience ( !), a mis son jugement en délibéré au lundi 11 juillet 2022. Une décision qui fera écho jusqu’au conseil de Prud’hommes où deux des trois plaignantes ont engagé, parallèlement, une procédure de contestation de leur licenciement pour inaptitude.

Yvan DUVIVIER

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/pays-d-auray-harcelement-le-directeur-du-supermarche-face-a-trois-anciennes-employees-56f0bf08-f634-11ec-8172-5af378b9b91a

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