Les membres de La France insoumise (LFI) interpellent le député Erwan Balanant, en réclamant une rencontre afin de lui faire changer de position concernant la réforme des retraites. « Il y avait près de 8 000 personnes dans les rues à Quimperlé. Notre député ne peut pas rester sourd aux revendications des habitants du territoire » disent-ils.
À travers une pétition qui a recueilli environ 1 200 signatures, les membres de La France Insoumise (LFI), du secteur Concarneau-Quimperlé, interpellent le député de la huitième circonscription du Finistère, Erwan Balanant. Objectif ? Obtenir un rendez-vous avec l’élu et le convaincre de changer de position concernant la réforme des retraites. Il y a un mois, le député MoDem avait apporté son soutien au texte, en jugeant « la réforme difficile mais nécessaire pour sauver et préserver notre régime actuel qui n’est pas équilibré ».
Un argument non recevable pour les membres de La France Insoumise. Ces derniers estiment que d’autres sources de financement pourraient être trouvées. « Si l’on mettait les femmes au même niveau de salaire que les hommes, si l’on augmentait le Smic, cela permettrait de financer notre régime des retraites et pouvoir partir à 60 ans » explique Christiane Guillaume.
Francine Furman pointe, elle, « les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, les exonérations de cotisations patronales accordés aux entreprises ou encore la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) ».
« Travailler moins, travailler tous, travailler mieux »
« On a affaire à une retraite qui s’ancre dans un cadre néolibéral déjà bien établi, juge Thomas Le Bon. Elle vise à supprimer certains leviers qui permettent une juste répartition des richesses. Elle est à l’avantage du capital. Dans un contexte où, chaque année, des records de dividendes sont battus, on frappe de plein fouet les travailleurs. »
Et le conseiller municipal d’opposition à Concarneau d’enchaîner en pointant du doigt les « mesures néolibérales prises par le gouvernement et soutenues par notre député, comme le montre le refus d’accorder le repas à 1 € pour les jeunes ».
« Pour lutter contre l’inflation, le gouvernement demande des efforts aux entreprises de la grande distribution. Quand il s’adresse aux travailleurs, il ne demande pas, il impose un texte législatif leur ordonnant de travailler deux années supplémentaires, poursuit Thomas Le Bon. On est à un carrefour des choix de société. Dans les manifestations, on sent une aspiration collective à changer de vie, une opposition au slogan « travailler plus pour gagner plus ». Le modèle que l’on défend est « travailler moins, travailler tous, travailleur mieux ».
Une réforme qui « va faire le jeu de l’extrême-droite »
« Il faut sortir de notre modèle productiviste en donnant du sens au travail » résume Christiane Guillaume. Pour La France Insoumise, la réforme des retraites est également « un non-sens écologique » et « impactera particulièrement les femmes ». Pierre Jarret stigmatise, lui, une « réforme anti-démocratique », synonyme de « recul social » et qui va « faire le jeu de l’extrême-droite ».
Autant d’arguments que les sympathisants du groupe d’extrême-gauche comptent exposer à Erwan Balanant. Et si le député, comme le gouvernement, ne faisait pas machine arrière ? « On rentre dans un nouveau processus pour le mouvement syndical, avec des opérations de blocage, pointe Thomas Le Bon. Nous sommes solidaires. Nous accompagnerons les syndicalistes sur les piquets. Nous appelons également les étudiants et les lycéens à se joindre au mouvement. Leur apport sera décisif. »
Conclusion ? « Il y avait près de 8 000 personnes, mardi (8 mars), à Quimperlé pour manifester contre la réforme des retraites. La colère gronde. Notre député ne peut pas rester sourd aux revendications des personnes du territoire. »
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