Pays de Quimperlé. Loi immigration : les associations d’entraide consternées (OF.fr-24/11/23)

Cent pour un toi, LDH, Babellium, Le Cleas, la Cimade se sont réunies jeudi soir pour exprimer leur consternation devant le virage très répressif et l’extrême-droitisation du texte de loi.

Dans le pays de Quimperlé (Finistère), les associations Cent pour un toit, LDH, Babellium, Le Cleas, la Cimade se sont réunies jeudi soir, le 23 novembre 2023, pour dénoncer le virage extrêmement répressif du projet de loi immigration, remanié par le Sénat… Erwan Balanant, député MoDem de la circonscription Concarneau-Quimperlé est, lui aussi vent debout, contre ce nouveau texte, qu’il voit comme « une provocation ».

Par Renaud GARNIER

Au lendemain d’un projet de loi immigration remanié par la Sénat le 14 novembre et à la veille de son examen en commission à l’Assemblée nationale, plusieurs associations d’entraide et solidarité (Cent pour un toi, LDH, Babellium, Le Cleas, la Cimade) se sont réunies jeudi soir pour exprimer leur consternation devant le virage très répressif et l’extrême-droitisation du texte.

« Nous souhaitons en pointer les méfaits, c’est un vrai recul. Cette loi est très violente et sera totalement contre productive. Au lieu de s’interroger sur comment accueillir dignement les personnes et gérer au mieux les flux migratoires qui ne feront qu’augmenter, on fait tout le contraire. », ont souligné, tour à tour, les bénévoles des associations.

En s’inquiétant, entre autres, des conséquences d’une suppression de l’Aide médicale de l’État (AME) apportée aux étrangers en situation irrégulière. « Ils n’iront plus voir le médecin. Il y a un vrai souci de santé publique. L’Espagne avait supprimé l’AME avant de la rétablir, on n’arrive même pas à en tirer la leçon ».

« Cela nous fait peur pour l’avenir »

Autre point qui interroge : la hausse du niveau de français exigé pour obtenir un titre de séjour, « sans moyens mis en place pour donner les cours de français, ni de solution pour permettre aux personnes de se rendre dans les centres d’examen. Les plus proches sont à Quimper et Lorient ».

Le Sénat a par ailleurs supprimé l’article prévoyant une régularisation de droit des travailleurs dans les métiers en tension, au profit d’une procédure strictement discrétionnaire confiant la décision finale au seul préfet. « C’était le seul point positif de la loi. Il disparaît. » Des migrants désireux de travailler ne manquent portant pas entre Lorient et Quimperlé.

Les compétences sont là et ne demandent qu’à être employées et à profiter au territoire. « 80 % de nos apprenants sont à bac + 5 à Riec-sur-Bélon », souligne une représentante du Centre de langue et d’action sociale (Cleas), qui dispense des cours de soutien à 120 migrants. Une vingtaine d’autres participe aux ateliers de Babellium.

Quand de son côté, Cent pour un toit contribue à héberger 64 personnes dont quarante enfants et lance un appel « pour deux familles de Georgiens à la rue ».  La Cimade évoquant de son côté, le cas d’« une médecin qui n’a pas été régularisée et qui fait des ménages quand elle peut ».

Le durcissement des conditions de groupement familial est aussi perçu comme « une mesure extrêmement violente. Ce projet de loi vient achever les espoirs de beaucoup d’avoir une vie normale en France. La loi ne règle rien et ne va faire qu’amplifier les préjugés, les clichés et les discriminations. Cela nous fait peur pour l’avenir », ont relevé jeudi soir les bénévoles.

Le député Balanant dénonce une « provocation » du Sénat

Erwan Balanant, le député MoDem de la circonscription Concarneau-Quimperlé.

«Je considère que le texte qui est sorti du Sénat est une provocation. Ce n’est ni la version du gouvernement, ni celle qui sera votée au final, si elle est votée. Là-dessus, il n’y a pas photo », réagit Erwan Balanant, député de la 8e circonscription du Finistère (Concarneau -Quimperlé), et porte-parole du groupe MoDem, membre de la majorité avec Renaissance et Horizons.

« Les sénateurs, dans une course à l’échalote à la suite du RN, ont souhaité complètement durcir le texte. Ils ont fait tout un tas de rajouts, qui ne pourraient même pas franchir le cap du conseil constitutionnel et qui seront de toute façon supprimés par les députés. Moi le premier », insiste-t-il. En expliquant avoir déposé une trentaine d’amendements.

« L’idée est de revenir au texte initial qui était un texte complètement différent ». En permettant, entre autres, « de donner un statut à beaucoup d’étrangers qui sont en situation dite irrégulière aujourd’hui mais qui aurait pu se voir attribuer un titre de séjour », fait valoir le député.

Erwan Balanant retient aussi « la possibilité pour les gens en demande d’asile, de pouvoir travailler dès le dépôt de leur dossier. Aujourd’hui il faut qu’ils attendent six mois et ça les met souvent dans des situations difficiles. »

Quid des cours de français ? « Ils seront à la charge de l’employeur et compris dans les horaires de travail. ». Quant à la suppression de l’AME voulue par le Sénat ? « Ce n’est pas la peine d’essayer d’agiter des chiffons rouges, répond le député. L’AME sera rétablie. Il y a un certain nombre d’amendements dans ce sens. »

Source:https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/pays-de-quimperle-loi-immigration-les-associations-dentraide-consternees-c27258ee-8ad1-11ee-8574-017bb85f3fb1

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/pays-de-quimperle-loi-immigration-les-associations-dentraide-consternees-of-fr-24-11-23/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *