Pays de Quimperlé. Pour les collectivités, la facture risque d’être salée(OF.fr-23/09/22-19h16)

«​Pour plus de sobriété énergétique, faut-il aller jusqu’au noir total au cœur de la nuit ? » s’interroge Michaël Quernez, maire de Quimperlé (Finistère)

Depuis quelques semaines, les élus des collectivités locales s’inquiètent pour l’état de leurs finances. Hausse des coûts de l’énergie, dégel du point d’indice, prix des matières premières… Dans le pays de Quimperlé (Finistère), personne n’est épargné.

Le sujet est dans toutes les bouches. Du point de rentrée de Sébastien Miossec, président de l’intercommunalité à Pascal Bozec, maire de Baye (Finistère) : comment les collectivités vont-elles faire face à la hausse des coûts de l’énergie ?

Le premier ne l’a pas caché, estimant la facture d’énergie à 1,5 million d’euros : S’il faut rajouter 500 000 ou 1 million d’euros, nous serons en grande difficulté​. Le second n’est pas plus serein : un certain nombre de projets sont remis en cause​.

Une facture d’électricité deux à trois fois plus élevée

C’est que pour la petite cité d’un peu plus de 1 000 habitants qu’il dirige, la facture d’électricité de 2023 risque de doubler voire tripler​, déplore Pascal Bozec.

Entre 400 000 et 600 000 € supplémentaires sur un an​. À Moëlan-sur-Mer, la note devrait également être salée. Pour nous c’est énorme​, lance Marie-Louise Grisel, maire de la commune. Si la hausse de l’électricité impacte la commune côtière, c’est aussi la facture de gaz qui pourrait être 3,5 fois plus élevée qu’en 2022.

Pascal Bozec, maire de Baye, estime que la facture d’électricité de sa commune pourrait doubler voire tripler.

À Riec-sur-Bélon, la hausse du coût du fioul a été évoquée en conseil municipal ce jeudi 22 septembre. Par rapport à l’année 2021, 13 000 € supplémentaires ont déjà été déboursés pour les neuf mois de 2022.

Face à ces incertitudes, toutes les économies sont bonnes à prendre. Installation d’ampoules LED sur les lampadaires, réduction de la température et installation de détecteurs de présence dans les bâtiments, la marge de manœuvre ne sera visiblement pas suffisante pour éponger la hausse des tarifs. Sur 2021, nous avons déjà réduit notre consommation d’énergie de 41 %, notamment en réduisant l’éclairage public, détaille Pascal Bozec.

C’est la mesure efficace adoptée par presque toutes les communes, l’éclairage des bourgs représentant 41 % de la consommation d’électricité des collectivités selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Une mesure également dans les cartons à Moëlan.

Tout cela, c’est du temps d’agent supplémentaire qui n’était pas prévu​, rappelle la maire, quand de son côté Michaël Quernez, maire de Quimperlé s’interroge : ​Pour plus de sobriété énergétique, faut-il aller jusqu’au noir total au cœur de la nuit ?

À plus long terme, les élus tentent de s’adapter, mais les investissements sont coûteux pour des résultats bien lointains. À Moëlan-sur-Mer, la municipalité a demandé un devis pour isoler le gymnase de Parc Ar C’Hoat, une passoire thermique. Du côté de Baye, un audit énergétique a été lancé concernant l’école, mais chaque action de ce type nous emmène sur 30 ans​, explique Pascal Bozec.

Enfin, les communes tentent de composer avec le dégel du point d’indice, 300 000 € par an supplémentaires explique Michaël Quernez, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des matières premières. Nous n’avons pas le choix de négocier tous nos contrats, résume le maire de Baye.

Nathan CHAIZE

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/pays-de-quimperle-pour-les-collectivites-la-facture-risque-d-etre-salee-d72828f0-3b44-11ed-a6d4-69a981b2a43f

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *