Ce vendredi 2 décembre 2022, une vingtaine de médecins du pays de Vannes (Morbihan) ont manifesté contre le manque de reconnaissance de leur profession en allant donner leur sang, lors d’une collecte à Theix-Noyalo.
« On veut soigner mais ne pas être saigné ! » Une vingtaine de médecins du pays de Vannes, en grève, ont donné symboliquement leur sang, ce vendredi 2 décembre 2022, lors d’une collecte organisée par l’EFS (Établissement français du sang), à Theix-Noyalo (Morbihan).
Une opération qui avait pour but de protester contre le manque de reconnaissance et réclamer des hausses de tarifs. Parmi eux, Alban Giguet, médecin généraliste à Muzillac. En quinze ans d’exercice, il a vu la situation se dégrader. « On est envahi par la paperasse. Dans ma journée déjà très longue de onze heures, je dois trouver deux heures pour me charger de l’administratif. Notre cabinet de six médecins a beau avoir deux secrétaires, c’est très difficile de faire face », confie le médecin. Avec ses collègues, il aimerait pouvoir embaucher, mais « je ne vais pas engager d’investissements personnels si je n’ai pas d’assurance que la consultation sera revalorisée ».
Revaloriser la consultation
Le jeune collectif Médecins pour demain, qui a rassemblé, en quelques semaines, près de 15 000 membres sur Facebook (sur les 110 000 praticiens libéraux) réclame la revalorisation du tarif de la consultation médicale de base à 50 €, soit un doublement, quand la moyenne des tarifs européens se situe autour de 46 €.
Pour Alban Giguet, c’est la seule solution pour lui permettre de se « concentrer sur la pratique de la médecine pure ». Il aimerait se libérer du temps pour exercer à 100 % le métier qu’il a choisi et pour lequel il a sacrifié une partie de sa vie. « D’autant qu’on est confronté à une patientèle de plus en plus complexe. En raison du manque de spécialistes et de radiologues, les patients ont du mal à obtenir des rendez-vous. Ils nous demandent de les prendre à leur place. »
Des délais d’attente
Lui aussi peine à absorber les rendez-vous. « On s’organise pour pouvoir accueillir les urgences et les personnes souffrant de maladies chroniques. Désormais, on est contraint de faire attendre quinze jours à trois semaines les patients qui se trouvent dans une situation non-urgente. »
Plusieurs médecins du pays de Vannes se disent prêts à reconduire le mouvement de grève et à fermer leur cabinet si le gouvernement n’entend pas leurs revendications.
Lionel CABIOCH