Pénurie d’eau potable : comment régler le problème des fuites ? (LT.fr-22/08/22-6h)

Au moins 20 % des services d’eau, couvrant 8 % de la population, ont un rendement inférieur au seuil minimum fixé par la loi.
En 2020, près de 20 % de l’eau potable mise en distribution était perdue en raison de fuites, selon le dernier rapport de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement.

Alors que la France métropolitaine connaît un fort épisode de sécheresse cet été, la pénurie d’eau potable frappe également de nombreux territoires. Dans l’objectif de rechercher des solutions à ces problématiques, dont le réchauffement climatique risque d’augmenter la récurrence et l’intensité, la question de la gestion de l’eau revient sur la table.

Près de 20 % de l’eau potable perdue par des fuites

À ce titre, le dernier rapport de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement – qui dépend de l’Office français de la biodiversité (OFB) – publié en juin 2022, souligne qu’en 2020, le volume de perte en eau par fuites, sur le réseau, est « de l’ordre de 19,9 % du volume introduit dans le réseau de distribution ». Cela représente « 937 millions de m3, l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 18 millions d’habitants », à l’échelle de la France entière.

En comparaison avec nos voisins européens, ce rendement est plutôt bon : au Royaume-Uni, le taux de fuites est estimé à 21 % et il atteint 38 % en Italie, d’après une étude de 2019 de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). « Ça ne veut pas dire qu‘il ne faut pas continuer à progresser », déclarait l’ancien président de la fédération, Frédéric Van Heems, à l’AFP, lors de la publication de cette étude.

Le renouvellement des canalisations en question

En France, le « décret fuite », tiré du Grenelle de l’environnement, oblige, depuis 2012, les services d’eau à respecter un seuil de rendement minimum, dont le calcul est adapté à chaque situation. Selon le rapport de l’OFB, « au moins 20 % » des services d’eau, qui représentent « 8 % de la population couverte », ne sont pas en conformité avec cette réglementation et doivent mettre en place un plan de réduction des fuites.

Au-delà des situations concernées par ce décret, il est possible d’améliorer le rendement des services d’eau, selon le délégué général de la FP2E, Tristan Mathieu, interrogé lundi 8 août sur RMC. Il précise néanmoins qu’un rendement de 100 % est impossible à atteindre. « L’investissement dans les réseaux d’eau est notoirement insuffisant », juge-t-il. Sur le million de kilomètres de canalisations présents sur le territoire, « on renouvelle, chaque année, 0,7 % du réseau en France », selon Tristan Mathieu, qui préconise de « multiplier par deux ce chiffre ».

Améliorer le rendement de réseau dans les services d’eau où il est insuffisant : une des réponses clé au manque d’eau.
Merci à @RMCInfo de nous avoir permis d’expliquer cet enjeu.#sobriete #digitalisation #investir@Canalisateurs @LaFiliereDelEau @UTP_Fr https://t.co/6svc2Y3bFN— FP2E – Fédération des Entreprises de l’Eau (@fp2e_) August 8, 2022

De nouvelles conclusions rendues en 2024

« Il faut vraiment qu’on ait une politique d’adaptation des services publics d’eau et d’assainissement aux effets du changement climatique qui sont assez criants aujourd’hui », conclut-il. Lancé en juillet 2021, le projet Explore2 de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), financé par le ministère de la Transition écologique, doit rendre ses conclusions en 2024 sur l’adaptation nécessaire de la gestion de l’eau face aux conséquences du réchauffement climatique.

source: https://www.letelegramme.fr/france/penurie-d-eau-potable-comment-regler-le-probleme-des-fuites-21-08-2022-13156937.php

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