Pierre Laurent : « La Nupes a besoin d’un acte II » (médiapart-23/01/23)

L’ancien secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a été avare en interviews ces dernières années. Après sa défaite face à Fabien Roussel au 38e congrès du PCF en 2018 (c’était la première fois de l’histoire du parti que la direction sortante était mise en minorité), il est resté un observateur attentif mais taiseux de la reconfiguration politique à gauche. L’union de la gauche et des écologistes avec la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) a conduit l’ancien artisan du Front de gauche en 2009 (qui regroupait notamment le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) à refaire discrètement son apparition.

Plus favorable à cette alliance que l’actuel dirigeant du PCF, avec lequel il ne cache pas des divergences dans l’entretien qui suit, il était présent à plusieurs meetings de la Nupes pendant les élections législatives de 2022, au point que Jean-Luc Mélenchon, avec qui l’histoire s’était mal finie en 2017, l’avait interpellé d’un « mon cher Pierre ». Il était aussi là au premier meeting de la Nupes contre la réforme des retraites, à l’initiative du PCF, au gymnase Japy, dans le XIe arrondissement de Paris, le 17 janvier. 

Pierre Laurent lors du meeting de la Nupes à Paris, le 17 janvier 2023.

Au lendemain de la manifestation massive contre la réforme des retraites, le 19 janvier, le sénateur communiste voit dans l’unité syndicale et populaire le signe d’une possible « victoire politique », à condition que les forces de gauche continuent à s’unir elles-mêmes. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est signataire d’une proposition de « base commune » alternative à celle de la direction sortante pour le 39e congrès du PCF (qui s’achèvera en avril à Marseille). Il explique sa conception du travail qu’il reste à accomplir pour gagner en 2027. 

Mediapart : La mobilisation contre la réforme des retraites a démarré fort le 19 janvier, avec plus d’un million de personnes dans la rue, une intersyndicale large et soudée. Comment interprétez-vous la puissance du rejet dont fait l’objet cette réforme ?

Pierre Laurent : C’est véritablement une levée en masse de la société française, et ça ne fait que commencer. Le pays tout entier se dresse contre la réforme que veut imposer à toute force Emmanuel Macron. Je vois trois enseignements à cette journée. Le premier, c’est que la colère et les angoisses des Français sur l’avenir sont immenses, et que le recul de l’âge légal de départ à la retraite est un choix de société qui les oppose à Emmanuel Macron. Il est isolé dans le pays. Il ne lui reste que l’autoritarisme et le passage en force.

Le deuxième enseignement, c’est que l’unité syndicale, l’unité de toutes les forces de gauche et de toutes les catégories de travailleurs est un puissant facteur de mobilisation. Il y a une très grande attente populaire qu’elle perdure, au-delà des différences qui existent toujours.

Le troisième enseignement, c’est que la gauche est placée devant la responsabilité de tout faire pour contribuer à ouvrir un chemin de victoire au mouvement populaire. De victoire sur la réforme des retraites, mais aussi, au-delà, de victoire politique contre le pouvoir.

La méthode choisie par le gouvernement lui permet d’aller vite et de faire passer son texte par ordonnance à la fin. Côté parlementaire, que pouvez-vous faire ? Tout va-t-il dépendre des grèves, de la rue ?

Il va falloir les deux. Macron n’a jamais obtenu de majorité politique sur son programme. C’est un pouvoir minoritaire qui essaye d’imposer une réforme très majoritairement rejetée. La mobilisation va continuer à exprimer ça pour empêcher le coup de force présidentiel. La responsabilité du Parlement est de ne pas plier devant cette injonction. L’article 47-1 est un substitut au 49-3, dont le gouvernement a usé et abusé à l’automne dernier dans le débat budgétaire.

Cet article, profondément contestable du point de vue démocratique, fait partie de l’arsenal permettant à l’exécutif de contourner la volonté du Parlement. Mais son utilisation même aux fins de faire adopter une réforme qui n’a aucun caractère d’urgence est un détournement, une interprétation abusive. Nous nous battrons bec et ongles au Sénat et à l’Assemblée nationale. Les efforts conjugués des parlementaires et de la mobilisation peuvent mettre en échec le projet.

Pour parvenir à faire de ce mouvement une « victoire politique », n’avez-vous pas intérêt à travailler à un contre-projet commun?

Un travail est déjà engagé, notamment à l’initiative du Parti communiste, pour construire un contre-projet de réforme des retraites. Nous avons besoin d’améliorer le niveau des pensions, de mieux financer le régime des retraites, de réparer le droit à la retraite pour des gens qui ont des carrières hachées, pour les femmes qui ont des salaires trop bas. La gauche doit travailler à ce projet de retraites pour revenir progressivement à une autre conception de la société.

Il faut mettre le paquet sur l’amélioration du travail pour tous, de bons emplois mieux rémunérés, à égalité entre les femmes et les hommes. Nous manquons d’emplois dans des secteurs entiers, dans les services publics, l’éducation, les hôpitaux, les industries. Si on s’occupe bien de ce sujet, on aura largement de quoi financer une bonne retraite pour tous à 60 ans.

« La Nupes est une promesse nouvelle, qui demeure. Elle a besoin d’un acte II tourné vers la conquête d’une victoire politique. »  

Je parle d’une victoire politique qui irait au-delà des retraites, car cette affaire récurrente depuis vingt ans converge avec la question des services publics, des biens communs, de l’égalité femmes-hommes. La question que pose le pays depuis plus de vingt ans est celle d’un changement de trajectoire. Si on continue à ne pas répondre à cette aspiration très profonde, en particulier dans les jeunes générations, on va vers des accidents démocratiques récurrents.

L’extrême droite fait son miel de cette absence de réponse politique. Elle profite de cette crise pour discréditer les solutions démocratiques et pour nourrir des solutions autoritaires. C’est pourquoi la société exige des forces de gauche qu’elles travaillent ensemble. La pression pour l’unité est d’abord une pression populaire. On l’a vu au printemps dernier, et on le voit dans le mouvement des retraites.

La Nupes ne fait pourtant pas consensus dans votre camp. Pour vous, est-ce le début d’une réponse à ces aspirations ?

La Nupes est née au lendemain de la présidentielle sous la pression populaire. Après l’élimination de la gauche pour la deuxième fois, alors que des millions de gens nous avertissaient depuis un an pour éviter la qualification de Marine Le Pen, les Français n’auraient pas pardonné à la gauche de ne pas aller unie aux législatives, ouvrant à ce moment-là un boulevard à l’extrême droite. Cet accord a permis d’élire plus de députés de gauche, mais n’a pas empêché l’extrême droite de faire entrer 90 députés à l’Assemblée.

La Nupes est une promesse nouvelle, qui demeure. Elle a besoin d’un acte II tourné vers la conquête d’une victoire politique. L’objectif doit être d’obtenir une majorité au Parlement, pour pouvoir voter les lois mettant en oeuvre un programme de transformation sociale. Cette union des quatre forces de gauche est un point de passage obligé pour la victoire.

Lors du meeting de la Nupes contre la réforme des retraites à Paris, le 17 janvier 2023.

Les communistes ont une grande responsabilité dans cet acte II. Ils doivent conforter l’unité populaire. La réforme des retraites montre un chemin qui doit être valable pour beaucoup d’autres questions. Il y a des questions qui fracturent la société et qui peuvent empêcher la convergence de tous ceux qui ont intérêt au changement. Notre responsabilité n’est pas de flatter ces divisions ou de spéculer sur ces fractures, en opposant telle ou telle partie du peuple. C’est d’unir le peuple.

Toute l’histoire des communistes montre qu’ils grandissent comme force politique quand ils sont capables de tenir les deux drapeaux en même temps : unité populaire et unité de la gauche. La période nous invite à le faire plus que jamais.

Quand vous parlez de ces fractures, on pense au débat suscité par l’expression de Fabien Roussel opposant la « gauche du travail » à la « gauche des allocations ». Cette formule était-elle regrettable ?

Je n’ai pas apprécié cette formule. Je l’ai dit dans le débat interne du PCF. C’est une formule qui est ambiguë. Bien entendu, les communistes sont attachés à un projet qui met le travail de qualité pour tous au centre. Mais nous pensons aussi que la vie humaine ne se réduit pas au travail. Il faut du temps pour travailler, et du temps émancipé du travail pour se réaliser pleinement dans la société.

Et puis, les communistes n’ont jamais opposé les travailleurs qui ont un emploi, les travailleurs qui en sont privés par le chômage – qui est une construction capitaliste – et les travailleurs précarisés. Les communistes ont été à l’origine de systèmes de protection sociale et d’allocations qui protègent les travailleurs contre les aléas de la vie, quelle que soit leur condition. A fortiori dans un moment où le capital cherche à faire exploser en permanence le monde du travail pour pouvoir profiter de ses divisions dans une logique de profit.

Il ne faut pas créer de confusion, d’autant que l’extrême droite utilise sans cesse cette rhétorique pour nourrir la division des travailleurs. Les grandes innovations communistes, comme le système de sécurité d’emploi et de formation ou le salaire à vie porté par Bernard Friot, visent à dépasser le système actuel pour aller vers un système de sécurisation des travailleurs. Il faut être extrêmement vigilants contre toutes les rhétoriques qui entretiennent des divisons que nous avons au contraire la responsabilité de dépasser.

Le débat post-électoral s’est beaucoup concentré sur l’électorat des zones rurales périphériques, dont Fabien Roussel est un élu, qui n’a pas beaucoup voté à gauche. Postuler que cet électorat a des demandes spécifiques, est-ce faire le jeu des divisions dont vous parlez ?

Oui, car les travailleurs des banlieues populaires et ceux des régions rurales périphériques sont confrontés exactement aux mêmes logiques. La paupérisation des services publics frappe aussi durement ces zones. Nos propositions sont des propositions d’unification des travailleurs, notre discours doit en permanence mettre ça en avant.

Ce serait donc une erreur de partir du principe qu’au vu des résultats du vote pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, il faut changer de discours pour ne s’adresser qu’aux populations des zones rurales désertifiées ?

Effectivement, je ne partage pas un certain nombre d’analyses qui sont faites et qui visent à spatialiser ce que seraient les priorités de la gauche. Bien entendu, la manière dont sont vécus les grands problèmes d’inégalité est différente selon les zones, mais ça ne doit faire que renforcer notre travail d’unification. Nous n’avons pas à prioriser les uns contre les autres. Notre congrès devrait être l’occasion de débattre de ce que sont les classes populaires aujourd’hui.

La marque de la société capitaliste dans laquelle nous vivons, c’est qu’elle paupérise l’ensemble du monde du travail et qu’elle concentre les privilèges dans un nombre de plus en plus petit de mains. À cause des firmes transnationales qui pillent les richesses du pays, les artisans français sont mis dans des difficultés comparables à celles de leurs ouvriers.

Justement, parlons du congrès du PCF, qui s’achèvera à Marseille le 9 avril. Vous avez signé une proposition de base commune alternative à celle de la direction sortante. Qu’est-ce qui vous y a conduit ?

Je vais répondre précisément, mais avant, je veux dire une chose. Nous ne cherchons pas à organiser dans notre débat de congrès des textes qui ont vocation à cristalliser des tendances. Le congrès doit produire le maximum de commun possible entre les communistes. Pour cela, les communistes peuvent proposer plusieurs bases communes de discussion, et en choisir une par un vote qui va avoir lieu fin janvier. Ensuite, tous les communistes travaillent pour enrichir et amender ce texte, qui n’est adopté qu’à l’issue de tout le processus.

« Je me refuse à opposer l’approfondissement du projet communiste à l’approfondissement de nos efforts d’unification populaire et politique. »  

Nous sommes dans la première phase, et il y a deux propositions soumises aux communistes. L’une a été adoptée par une majorité du conseil national, comme c’est prévu par nos statuts, et je suis signataire d’une autre base intitulée « Urgence de communisme ». Je pense que cette démarche démocratique est une force – c’est important de le souligner quand on voit les problèmes démocratiques rencontrés par certaines formations. L’existence de ce débat pluraliste à cette étape de nos discussions est source d’enrichissement.

Pourquoi ce texte, donc, qui réunit à la fois vos soutiens et les communistes unitaires qui n’étaient pas vos alliés précédemment ?

Parce que nous pensons que la situation est beaucoup plus exigeante que celle de 2018, date de notre dernier congrès. Sur les enjeux de civilisation, la nécessité d’une victoire pour la gauche, la lutte contre l’extrême droite, la situation mondiale bouleversée, il faut hausser le niveau de nos exigences. Et il faut le faire à partir d’un bilan lucide : ne pas dire que le PCF n’a rien fait de neuf et de positif depuis quatre ans – je ne le pense pas –, mais dire en même temps qu’il ne suffira pas de continuer ce que nous avons fait.

Tout est devenu plus aigu, nous sommes dans un siècle où va se poser la question du dépassement du capitalisme mondialisé, et si des forces de gauche ne sont pas capables de poser cette question, les réponses nationalistes, autoritaires, égoïstes vont prendre le dessus. Je me refuse à opposer l’approfondissement du projet communiste à l’approfondissement de nos efforts d’unification populaire et politique.

Fabien Roussel et Pierre Laurent lors du congrès du PCF à Ivry, le 25 novembre 2018.

Vous parlez de bilan lucide. Quel est celui que vous faites de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle de 2022, dont certains disent qu’il a empêché le passage de Mélenchon au deuxième tour ?

Je pense que dans la campagne présidentielle, le candidat communiste, Fabien Roussel, secrétaire national, s’est imposé comme une personnalité politique dont la voix a été entendue. C’est incontestable. On peut dire que la notoriété de son discours a été une nouveauté de la situation politique récente. Mais force est de constater en même temps que cette percée politique n’a pas solutionné les problèmes de fond auxquels nous sommes confrontés : ni du point du vue de score du PCF lui-même – qui est resté très insuffisant pour contribuer à une victoire de la gauche –, ni du point de vue des problèmes d’unification de la gauche. Sur ces questions, il faut cependant revenir en arrière. La responsabilité de la situation est partagée dans la gauche.

Vous pensez à la période du Front de gauche, qui a fini par exacerber vos relations avec Jean-Luc Mélenchon ?

Oui. La campagne sur le projet de Traité constitutionnel européen (TCE) en 2005 avait démontré que les idées antilibérales étaient majoritaires à gauche, malgré les consignes de toutes les directions de partis de gauche – sauf le PCF. Pourtant, le social-libéralisme continuait à dominer. Le PCF a engagé en 2009 puis en 2012 un renversement de cette situation avec le Front de gauche. Je pense que le lancement de la Nupes après la présidentielle de 2022 est le résultat de cet effort entrepris dix ans plus tôt par les communistes.

Comme on le sait, des débats ont perduré au sein du Front de gauche, car Jean-Luc Mélenchon a utilisé sa position de candidat à l’élection présidentielle pour tenter de fédérer à lui tout seul toute la gauche. On voit bien combien, jusqu’à aujourd’hui, la tentation hégémonique n’a pas quitté son esprit. La présidentialisation extrême de la vie politique contribue à cela. En 2022, nous sommes allés, pour ces raisons, à une situation de division.

Si celui qui prétend être le candidat commun de la gauche ne veut pas porter le pluralisme de cette gauche, l’unité devient extrêmement difficile. C’est pourquoi je parle d’acte II de la Nupes. Il faut une union des forces de gauche et écologistes qui reconnaisse comme principe de fonctionnement le pluralisme politique et des forces sociales, intellectuelles et citoyennes qui les composent. Il faut que les grands débats qui traversent la gauche deviennent des débats populaires, qui ne soient pas tranchés entre trois ou quatre responsables politiques dans un bureau mais dans le débat public.

Sur la retraite, je pense qu’il faut prendre à témoin les forces syndicales, et construire avec elles le projet de retraite que la gauche devra mettre en œuvre. L’union n’a pas été possible à la dernière élection présidentielle. Ça nous a coûté très cher à tous. Il serait mortifère que nous allions à nouveau vers un tel échec. Je propose de construire différemment les prochaines échéances.

Depuis que Jean-Luc Mélenchon a dit qu’il voulait être remplacé, des personnalités de La France insoumise (LFI) semblent avoir saisi l’occasion et chercher à privilégier un discours pluraliste et unitaire à la tentation hégémonique. Est-ce que ça vous rend optimiste ?

Il y a dans les quatre formations de gauche des forces maintenant puissantes qui agissent en permanence en faveur de l’unité respectueuse de nos différences. C’est un gage d’espérance. Je ne veux pas me mêler des débats de LFI. Elle a un problème particulier, que nous ne connaissons pas, puisqu’elle n’a pas de procédures démocratiques internes qui lui permettent d’arbitrer ses débats. Je ne sais pas comment LFI régulera ses débats à l’avenir, mais pour toutes ces formations, la trajectoire gagnante est une trajectoire de travail en commun.

« Les législatives doivent être un objectif commun plus fécond que la seule élection présidentielle. »  

Le PS en son temps a mené la gauche à l’échec en tentant d’aligner toutes les formations. Après les débuts prometteurs du Front de gauche en 2012, Jean-Luc Mélenchon a échoué à se qualifier en 2017 et en 2022 pour cette raison. Si nous continuons collectivement comme ça, nous irons à l’échec. Évidemment, il faudra trouver les solutions à l’équation unitaire. Mais pour la perspective de 2027, nous devons changer de logiciel.

Comment voulez-vous aborder l’échéance de 2027 ?

La construction unitaire doit se faire dans l’objectif d’obtenir une majorité politique au Parlement, dans laquelle toutes les forces de gauche sont appelées à prendre leur place. L’élection présidentielle doit être mise au service de cette dynamique. Les législatives doivent être un objectif commun plus fécond que la seule élection présidentielle. Pour la présidentielle, il y a deux chemins possibles…

Fabien Roussel et ses proches installent l’idée qu’il veut être candidat en 2027. Il a d’ailleurs été élu à la tête du PCF parce que l’effacement du parti était imputé à son absence aux deux prédécentes présidentielles. Qu’en pensez-vous ? 

L’effacement est une notion que j’ai toujours récusée. On ne passe pas, comme moi, cinquante ans de sa vie au PCF, probablement en y finissant ses jours, pour travailler à son effacement. Il y avait autant de députés communistes quand j’étais secrétaire national qu’aujourd’hui. Nous avions des députés européens, nous n’en avons plus. Le PCF n’est pas né en 2018, il était très présent dans la vie politique. S’il a marqué des points en termes de notoriété politique, tant mieux, mais je le répète : nous faisons un congrès non pas pour regarder dans le rétroviseur, mais pour résoudre les problèmes stratégiques qui sont devant nous.

Il y a un débat normal, qui traverse le PCF depuis l’existence de cette élection au suffrage universel. La meilleure stratégie est-elle de présenter un candidat ou de soutenir une candidature unique ? Ce débat aura à nouveau lieu en 2027, et je l’ai dit : pour moi, rien n’exclut la présence d’un candidat communiste, rien n’exclut le fait qu’un communiste incarne une candidature de toute la gauche, comme les autres forces le revendiquent. Mais au service de quel objectif ? Et avec quelle ambition ?

En 2017, il y avait une grande frustration des communistes de ne pas avoir de candidat, et je la comprenais car Jean-Luc Mélenchon ne faisait aucun effort pour incarner une ambition unitaire. Personne ne souhaite renouveler le scénario de 2017, moi le premier. L’ambition cardinale est celle d’une victoire commune des forces de gauche. À partir de là, tout peut être discuté.

Propos recueillis par Mathieu DEJEAN

source: https://www.mediapart.fr/journal/politique/230123/pierre-laurent-la-nupes-besoin-d-un-acte-ii

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