Alors que les parents d’élèves de l’école François-Mitterand, à Portsall, pensaient leur classe de CE2 sauvée, la rumeur court. Il manquerait cinq élèves pour éviter sa fermeture. Jeudi 1er septembre, seuls 143 élèves ont franchi la grille contre les 154 que l’établissement espérait accueillir. Se seraient-ils mobilisés pour rien tous ces derniers mois ? Verdict cette semaine…
Samedi 3 septembre 2022, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le forum des associations, les parents d’élèves de l’école François-Mitterrand, à Portsall, se sont passé le mot : « rendez-vous à 14 h devant la mairie ». Objectif : manifester une nouvelle fois contre une vraisemblable fermeture de classe alors que la rumeur court à nouveau depuis le jour même de la rentrée !
Alertés de ce risque en janvier dernier, ils s’étaient aussitôt mobilisés. Manifestation devant l’école, pétition en ligne, rencontres avec les élus, soutien du DDEN (délégué départemental de l’Éducation nationale), etc. Le danger semblait écarté.
En fin d’année scolaire, l’établissement s’apprêtait donc à accueillir au minimum 154 écoliers. Or, ce jeudi 1er septembre, seuls 143 élèves ont franchi la grille. Soit cinq de moins que ce que l’Éducation nationale demande pour le maintien des sept classes.
« Cinq élèves pour maintenir une classe, c’est peu »
Pour les parents d’élèves, l’incompréhension est totale. La commune compte deux écoles primaires publiques (à Portsall et au bourg). Celle de Portsall perd cette année 23 élèves pendant que celle de Keribin en gagne 22, soit 13 de plus qu’attendus. « La mairie n’aurait-elle pas pu faire en sorte d’équilibrer les choses. Cinq élèves pour maintenir une classe, c’est peu. D’autant plus que l’on nous annonce que la courbe démographique est à la hausse. Fermer une classe est facile. En rouvrir une bien plus problématique. »
Contactée, la maire Marguerite Lamour explique que « les parents sont très attachés à la carte scolaire. Je ne me vois pas imposer à une famille de Portsall de mettre ses enfants à l’école au bourg. De plus, sur le secteur d’Anter-Hent (à mi-chemin), ils sont libres de choisir l’une ou l’autre ».
Face à cette réponse, des réactions fusent : « J’habite à Portsall, à 200 m à l’intérieur de la limite théorique, et il m’a pourtant fallu demander une dérogation », s’insurge une maman. Quant à cette autre, « quand j’ai emménagé à Anter-Hent, on m’a dit : vous mettez une croix pour Keribin. Si vous voulez les inscrire à Portsall, il vous faudra demander une dérogation. Ça m’a paru trop compliqué ».
Une situation littorale qui pénalise
Par ailleurs, la situation littorale de l’école François-Mitterrand la pénalise fortement. Portsall est très prisé des retraités et des vacanciers, des propriétaires de locations saisonnières et formules Airbnb. À tel point que des familles doivent renoncer à inscrire ici leurs enfants, faute de pouvoir se loger. « Revoir les limites de la carte scolaire permettrait de régler en partie le problème », constatent les parents.
En attendant, demain, lundi 5 septembre, les dix-huit enfants de la classe de CE2 – celle qui risque de fermer – ne savent ce qui les attend. Continueront-ils l’année ensemble, avec une maîtresse qu’ils apprécient déjà. Ou seront-ils dispersés vers des classes à deux, voire trois niveaux ? Verdict probablement ce mardi 6 septembre 2022.