Pompier volontaire : à cause du coût du logement, elle ne peut résider dans le secteur de sa caserne. (OF.fr – 18/07/23)

Émeline Kerangoarec voit ses engagements remis en cause en raison des coûts élevés des logements autour de la caserne dont elle dépend. | OUEST-FRANCE

Émeline Kerangoarec est engagée en tant que sapeuse-pompière volontaire à la caserne de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine) depuis 2016. Un engagement remis en cause car elle réside désormais en dehors des 5 minutes réglementaires. Elle doit trouver des solutions si elle souhaite poursuivre.


Originaire du Morbihan, Émeline Kerangoarec s’installe à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine) en 2014. Deux ans plus tard, elle s’engage en tant que sapeuse-pompière volontaire. « Cela faisait un moment que j’y pensais, admet-elle. Je voulais donner de mon temps en étant utile. »

Son conjoint, Clément, fait également partie de la caserne depuis près de dix-huit ans, en comptant ses années de JSP (Jeunes sapeurs-pompiers).

Ensemble, ils trouvent un rythme de vie familiale et volontaire qui leur convient : « Nous étions initialement chacun dans un appartement à Pleurtuit, poursuit-elle. Nous avons trouvé une petite maison en location dans le lotissement en face de Super U et nous pouvions venir à pied. C’était top. »

Mais quand le couple décide de se mettre en recherche d’un logement à acheter, ils se rendent compte qu’ils ne pourront pas le faire dans la commune et surtout qu’ils devront renoncer à leur engagement. En effet, les sapeurs-pompiers doivent habiter à proximité d’un centre de secours avec une contrainte : arriver en moins de 5 minutes.

Émeline explique : « Pour acheter, c’était vraiment hors budget pour nous. Nous avons trouvé un bien à Plouër-sur-Rance et nous sommes à 10-12 minutes de la caserne, c’est trop loin. »

Jean-Christophe Davy, adjoint au chef du groupement Territorial Nord, en charge du développement du volontariat comprend cette problématique et souhaite en parler avec les politiques. | OUEST-FRANCE

Faire le deuil de la caserne

Pour Émeline, renoncer à son engagement est inimaginable.

Aujourd’hui, le couple et les enfants résident au Minihic-sur-Rance (Ille-et-Vilaine), chez les parents de Clément, en attendant la fin des travaux de leur nouvelle maison. « C’est suffisamment près de la caserne, explique-t-elle. Honnêtement, j’avais commencé à faire mon deuil de la caserne. Je me disais que je ne reprendrais jamais. Le fait d’être au Minihic et de pouvoir reprendre des astreintes nous fait prendre conscience à quel point on ne veut pas arrêter. C’est gratifiant, d’être sapeur-pompier. »

Cette problématique du logement est bien connue. L’adjoint au chef du groupement Territorial Nord, en charge du développement du volontariat, Jean-Christophe Davy, l’avoue lui-même : « Quand nous recrutons des jeunes sapeurs-pompiers, ils sont souvent encore chez leurs parents. Et lorsqu’ils commencent à avoir un projet de vie, ils se confrontent au coût des logements. Pour nous, l’objectif est de faire partir l’engin le plus rapidement possible : c’est pourquoi nous ne pouvons pas recruter au-delà d’un certain périmètre. »

Le responsable du volontariat reste toutefois positif et espère trouver une issue : « Cela fait plusieurs années qu’on en parle et c’est un sujet complexe car il ne concerne pas que les sapeurs-pompiers. Mais nous devons l’aborder avec les politiques afin de trouver des pistes. »

En attendant, Émeline et Clément espèrent pouvoir continuer les week-ends, lorsqu’ils habiteront dans leur maison à Plouër-sur-Rance. Pour cela, ils s’organiseront avec les parents de ce dernier pour qu’ils puissent les loger. « La semaine, ce sera trop compliqué, même impossible mais on aimerait trouver des solutions et pouvoir tout concilier. »

Auteur : Sophie BACONIN.

Source : Pompier volontaire : à cause du coût du logement, elle ne peut résider dans le secteur de sa caserne (ouest-france.fr)

URL de cet article : Pompier volontaire : à cause du coût du logement, elle ne peut résider dans le secteur de sa caserne. (OF.fr – 18/07/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *