Par Marie-Paule LEMONNIER
Interrogé sur l’augmentation du prix de l’électricité de 10 % au 1er août, Bruno Le Maire n’a eu qu’une seule réponse : « Le principe de responsabilité, c’est progressivement d’ici fin 2024 que chacun paie l’électricité au prix du marché. » Quel cynisme ! Le ministre lui-même n’arrête pas de se féliciter de la nationalisation d’EDF.
UN MILLIARD D’EUROS RÉCUPÉRÉS DANS LES CAISSES DE PÔLE EMPLOI, DU CNRS…
C’est donc l’État qui décide de le soumettre à la loi du marché, alors que, en France, une personne sur dix vit dans un ménage qui n’a pas les moyens financiers de chauffer correctement son logement (enquête de l’Insee, parue le 20 juillet).
Dans la foulée, il a annoncé vouloir récupérer plus d’un milliard d’euros dans les caisses des opérateurs publics de l’État, citant au passage Pôle Emploi, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), des agences de l’eau, de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Un pas de plus vers la privatisation de ces agences.
Car, précise le ministre, il faut « garder le financement pour les services publics essentiels : l’armée, la police, la justice, l’Éducation nationale. (…) C’est le choix du président de la République. »
Un choix politique délibéré : pas d’argent pour l’aide aux chômeurs, pour la recherche publique et ni même pour la transition écologique. Mais des milliards pour l’armée et le maintien de l’ordre.
Mais pour Bruno Le Maire, le problème est que « nous avons les dépenses sociales qui sont plus élevées que nos partenaires européens ». Et de conclure : « Il faut nous interroger sur l’efficacité de notre système social. » Autrement dit : le remettre en cause.
URL de cet article : Pour Bruno Le Maire : “il faut que chacun paie l’électricité au prix du marché”. (IO.fr – 06/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)