Pour Florence Gourlay, professeure à l’UBS : « Il faut reprendre de la place à l’automobile » (OF.fr-8/05/23)

Pour Florence Gourlay : « Il faut une politique de mobilité cohérente, qui combine les différents modes de transport. »

Par Elsa GAUTIER

Florence Gourlay, maîtresse de conférences en géographie et aménagement à l’Université de Bretagne Sud et conseillère municipale d’opposition à Lorient (Morbihan), évoque les solutions pour diminuer la part de l’espace urbain dédié à la voiture.

La place occupée par la voiture en ville commence à être remise en question…

Aujourd’hui, alors que le foncier est rare, on se rend compte qu’une bonne partie de l’espace public est dédiée à la voiture. Or, c’est une forme de privatisation de l’espace public.

À Lorient, c’est particulièrement flagrant parce que la ville a été reconstruite au moment où on pensait tout voiture. L’archétype, c’est le cours de Chazelles. Quand vous comptez, c’est six voies routières, même si aujourd’hui, certaines sont dédiées aux bus.

Et quand on voit de vieilles photos du centre-ville, depuis la Fnac jusqu’à Merville, c’était presque une autoroute. Les voitures étaient garées en plein milieu, c’est assez hallucinant.

Quelles sont les solutions pour diminuer la part de l’espace urbain dédié à la voiture ?

Clairement, il faut reprendre de la place à l’automobile, pour des pistes cyclables, pour de la piétonnisation, pour de la végétalisation.

On donne souvent l’exemple de Pontevedra en Galice, une ville qui a piétonnisé tout le centre-ville et déporté le trafic routier à l’extérieur. Mais à partir du moment où on enlève de l’espace public à la voiture, il faut que cet espace soit retravaillé.

Il faut aussi imaginer des rues qui soient coupées à la circulation à certains moments, aux sorties d’école, le dimanche, les week-ends. Il y a toute une réflexion à avoir sur la place de l’enfant dans l’espace public.

Dans mon enfance, on ne se posait pas la question, on occupait la rue pour jouer. Enfin, on ne devrait plus pouvoir délivrer de permis de construire s’il n’y a pas une solution de mobilité en dehors de la voiture.

Quand on construit, dans les cahiers des charges, il faut pouvoir imposer aux promoteurs, non pas seulement un nombre de places de parking par appartement, mais un accès aux transports collectifs, un garage à vélo dans les collectifs…

À l’avenir, faut-il imaginer une ville sans voiture ?

Comme le dit l’économiste des mobilités Frédéric Héran, il ne s’agit pas de passer du « tout voiture » au « tout sauf la voiture ». Il faut une politique de mobilité cohérente, qui combine les différents modes de transport.

Ce n’est pas tout sauf la voiture, c’est la voiture à sa juste place. Là où elle est indispensable.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/pour-florence-gourlay-professeure-a-lubs-il-faut-reprendre-de-la-place-a-lautomobile-49952afa-dec4-11ed-8876-51122d90141b

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/pour-florence-gourlay-professeure-a-lubs-il-faut-reprendre-de-la-place-a-lautomobile-of-fr-8-05-23/

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