Pourquoi le pain beurre n’est plus gratuit pour les étudiants bretons(LT.fr-13/09/22-17h35)

Dans les restaurants universitaires, les étudiants pouvaient auparavant choisir deux entrées ou deux desserts en plus du plat principal. Désormais, c’est un classique « entrée – plat – dessert »

Face à l’inflation, le Crous Bretagne a revu les tarifs et les formules de ses restaurants universitaires. Au grand dam des étudiants, qui dénoncent des économies au détriment de leur alimentation.

La « fin de l’abondance » a-t-elle aussi sonné pour les étudiants bretons ? En tout cas, à les en croire, on mange moins bien et pour plus cher dans les restaurants universitaires. La faute à une nouvelle tarification et une réforme des menus du Crous Bretagne. Les choix ont été restreints et certaines denrées sont désormais à payer en supplément. Le deuxième bout de pain, par exemple, ou encore le beurre – qui reste malgré tout salé, l’institution n’ayant pas poussé l’hérésie jusqu’à imposer le beurre doux.

Les étudiants se rebiffent

En juin dernier, le nouveau directeur du Crous l’avait annoncé : pour faire face à l’inflation et aux tensions sur l’approvisionnement de certains aliments, les RU et cafet’ des établissements supérieurs bretons devraient se serrer la ceinture. Juste avant l’été, le conseil d’administration a donc adopté une carte revue et des tarifs revisités. Résultat : depuis la rentrée, les étudiants se rebiffent. Extraits choisis du livre d’or d’un des restaurants de Rennes 2 : « Où sont passés nos repas préférés ? » ; « Plus assez de choix » ; « Les étudiants ont faim ! »

En dessert, pas moyen de prendre deux fruits sans payer de supplément. C’est un fruit et une compote. Et en plus, pour la manger, il faut payer la petite cuillère en bois !

« Ils essaient de faire des économies partout et on se retrouve avec une accumulation de petites choses absurdes », dénonce Gwénolé Bourrée, élu de l’Union pirate, syndicat étudiant. Dans les cafétérias, détaille-t-il, le menu à 3,30 € ne laisse le choix qu’entre deux sandwichs. C’était quatre auparavant. Celui qui avait le plus de succès, au poulet, a été sorti de la formule et coûte désormais… 5 €. « Et en dessert, pas moyen de prendre deux fruits sans payer de supplément. C’est un fruit et une compote. Et en plus, pour la manger, il faut payer la petite cuillère en bois ! »

Vos elu•es Union Pirate au CROUS se sont opposés corps et âme à cette politique tarifaire visant à faire répercuter l’inflation sur les étudiant•es et le personnel ?

?Nous allons nous battre jusqu’au bout pour le retrait de la nouvelle offre en cafet @AlternativeESR pic.twitter.com/7qz1p7lUHp— Union Pirate – Rennes 1 (@UnionPirateR1) September 8, 2022

0,50 € le rab de pain

Dans les restaurants universitaires, les étudiants pouvaient auparavant choisir deux entrées ou deux desserts en plus du plat principal. Désormais, c’est un classique « entrée – plat – dessert ». Ne sortez pas des clous ou bien passez à la caisse : 0,60 € la deuxième entrée, 0,30 € le fruit en plus, 0,50 € le rab de pain… Les menus proposent aussi moins de viande et de poisson. « L’autre jour, le plat principal était un hamburger végétarien : de la semoule et de la courgette entre deux pains, avec une salade à côté », décrit Ulysse David, élu de la FAHB, autre organisation étudiante. « Faire du végétarien, c’est très bien, encore faut-il que ce soit consistant… »

Dans les résidences, des charges en hausse de 4 %

Les repas à 1 € pour les boursiers, mis en place durant la crise sanitaire, ont été maintenus. Avec une contrainte nouvelle : plus question de prendre deux repas d’un coup. « Certains achetaient deux sandwichs à midi et gardaient l’autre pour le soir », souligne Ulysse. « Maintenant, ils ne peuvent prendre le deuxième repas qu’après 18 h, dans le seul RU de Rennes encore ouvert à cette heure-là. »

Ce n’est pas aux étudiants de payer le fait que l’État ne donne pas plus de moyens aux Crous

Inacceptable pour l’Union pirate, qui assure que le surcoût mensuel peut se chiffrer à plusieurs dizaines d’euros pour certains jeunes. « Ce n’est pas aux étudiants de payer le fait que l’État ne donne pas plus de moyens aux Crous. » D’autant que la direction, pour les mêmes raisons, a aussi augmenté de 4 % les charges dans les résidences étudiantes. « La hausse des bourses ne représente que 6 € de plus par mois à l’échelon 1 et ne couvre pas l’inflation », dénonce Thaïs Danel, une autre élue du syndicat. L’organisation a même saisi le tribunal administratif, pour renvoyer en cuisine la décision du conseil d’administration.

Romain ROUX

source: https://www.letelegramme.fr/soir/pourquoi-le-pain-beurre-n-est-plus-gratuit-pour-les-etudiants-bretons-13-09-2022-13178488.php

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