Pourquoi les 32 milliards supplémentaires promis par Attal pour la santé sont un mirage (H.fr-15/01/24)

Le Premier ministre Gabriel Attal et la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin au centre hospitalier universitaire de Dijon, le 13 janvier 2023. Bertrand GUAY / AFP

Les moyens supplémentaires promis par le premier ministre ne sont qu’un effet d’annonce qui confirme le tour de vis budgétaire sur le système de soins dès 2024. Explications.

Par Stéphane GUERARD

La somme promise claque : « 32 milliards supplémentaires » pour le système de soins. Mais le magot annoncé, samedi, par Gabriel Attal se transforme en braquage du système de santé quand on scrute de près l’effet d’annonce.

Ces 32 milliards d’euros sont en effet prévus sur les « cinq ans à venir », dixit le premier ministre, et ne correspondent qu’à la « hausse du budget de la branche maladie qui a été adoptée dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) », selon ses services de Matignon. Qui précisent : « Sur l’hôpital spécifiquement, la hausse de moyens sera de 3 milliards en 2024 par rapport à 2023. »

Le système de santé toujours sous-financé

Finalement, le successeur d’Élisabeth Borne a simplement confirmé qu’il reprenait à son compte le sous-financement du système de santé décidé par sa prédécesseure, fondé sur un Ondam (objectif national des dépenses d’assurance maladie) de + 3,2 %, bien en dessous de l’inflation et de la dynamique des dépenses de santé (+ 4,6 %).

Il n’annule donc pas les 600 millions d’euros d’économies imposés aux hôpitaux cette année, ni le 1,3 milliard de déremboursements de médicaments et le 1,25 milliard de « responsabilisation » des professionnels et des patients, synonyme de coupes sur les arrêts maladie notamment.

Sentant le vent du boulet budgétaire, la Fédération hospitalière de France réclame les 800 millions d’euros non dépensés dans le cadre des précédents Ondam, et revendique un coup de pouce de 1,5 milliard pour que les établissements de santé puissent faire face à l’inflation en 2024.

Jeudi 11 janvier, en regardant la composition du gouvernement Attal, Patrick Pelloux, président de l’Amuf (médecins urgentistes), expliquait à France Info que « tous ceux qui travaillaient sous Sarkozy sur l’hôpital-entreprise sont en train de revenir. Évidemment que ça nous inquiète parce que là, l’estocade sur le service public hospitalier n’est pas loin ».

Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/assurance-maladie/pourquoi-les-32-milliards-supplementaires-promis-par-attal-pour-la-sante-sont-un-mirage

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