Pourquoi les coopératives scolaires bretonnes sont menacées. ( LT.fr – 23/08/22 – 12h34 )

Les huit coopératives scolaires bretonnes, chargées de la distribution des livres dans les lycées publics, se trouvent, cette année, fragilisées par la baisse des subventions versées par la Région.
Les huit coopératives scolaires bretonnes, chargées de la distribution des livres dans les lycées publics, se trouvent, cette année, fragilisées par la baisse des subventions versées par la Région. (Photo d’illustration François Destoc)
Elles assuraient notamment la distribution des livres dans les lycées publics. Fragilisées par la baisse des subventions de la Région, bon nombre des huit dernières coopératives scolaires bretonnes risquent de faire leur dernière rentrée.

1 Beaucoup de systèmes différents
Au moment de récupérer leurs livres scolaires en ce début d’année scolaire 2022-2023, les lycéens bretons du public seront encore confrontés à plusieurs cas de figure. Soit ils devront acheter les manuels en librairie, charge ensuite à eux de les revendre à la fin de l’année. Soit ils bénéficieront des bourses aux livres d’occasion, bien souvent mises en place par les fédérations de parents d’élèves. Dernier cas de figure, le plus avantageux : ils verseront une cotisation annuelle à la coopérative scolaire de l’établissement, qui distribuera les ouvrages, dont elle est la propriétaire, avant de les récupérer en fin d’année. Ces mêmes coopératives, toutes associatives, sont dans la tourmente. Il en reste huit en Bretagne, uniquement dans le Finistère. Certaines ont des salariés, d’autres paient des vacataires, d’autres encore fonctionnent avec des parents ou des professeurs bénévoles. Mais toutes vont être privées, cette année, du versement en direct du Pass ressources pédagogiques de la Région. Son montant est, par ailleurs, revu à la baisse, « ce qui nous pénalise grandement », disent les coopératives.

2 Privées de revenus directs
Dans un courrier adressé aux chefs d’établissements et aux coopératives, reçu par certaines le 1er juin dernier, la Région Bretagne explique avoir pris deux mesures concernant la subvention accordée aux livres scolaires pour 2022-2023. Son montant, de 50 € par élève depuis trois ans (pour coller à la réforme du Bac et au renouvellement des collections) est revu à 15 € par personne. Et l’enveloppe financière sera désormais exclusivement perçue par les lycées, qui choisiront (ou non), de la reverser aux coopératives.
« En clair, on ne nous fait plus confiance. La Région Bretagne assume le passage souhaité au livre numérique, alors qu’il y a beaucoup de flou sur les moyens qui y sont vraiment attribués, mentionne Catherine Simon-Boulbin, à la coopérative du lycée Amiral Ronarc’h, de Brest. Même si la direction de l’établissement choisit de nous confier les 15 000 € correspondant à la nouvelle dotation pour 1 000 élèves, elle ne couvrira absolument plus nos achats. On a le couteau sous la gorge. La distribution aura lieu comme d’habitude cette année mais, à terme, c’est un service aux familles, évitant des dépenses et du stress, qui va disparaître ». Cette autre coopérative, qui ne souhaite pas être nommée, craint une rupture d’égalité entre les élèves. « Dans le meilleur des cas, les 15 € financeront des logiciels mais pas les tablettes, encore absentes de beaucoup d’établissements. Sans parler de l’accès au numérique, que n’ont pas toutes les familles à la maison ».

3 Une année décisive
La coopérative du lycée du Val d’Elorn, à Landerneau (29), ne veut pas baisser les bras. « On sent le vent tourner depuis deux ans, ce qui nous a poussés à augmenter notre cotisation aux familles. On a donc quelques réserves, dit le bureau collégial de l’association. L’établissement s’est aussi engagé à nous reverser la subvention régionale. Mais pour subsister, on va devoir s’adapter. C’est une année décisive ». Fini la distribution identique pour tous. « Désormais, ce sera à la demande, en fonction des classes et des professeurs. Il va falloir dépenser moins. Au lieu d’acheter 650 bouquins, on n’en prendra peut-être plus que la moitié ».

Source : Pourquoi les coopératives scolaires bretonnes sont menacées – Bretagne – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Sophie Prévost

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