Pourquoi les factures d’eau vont augmenter(LT.fr-3/01/23)

Nombreux sont les Bretons qui verront, dès ce mois de janvier, leurs factures d’eau potable et d’assainissement augmenter. Si l’inflation reste la raison principale, elle n’est pas la seule.

Une augmentation du tarif de l’eau potable de 1,3 % à Brest, de 3,5 % à Quimper, de 8,4 % à Lannion… Concernant l’assainissement (évacuation et épuration des eaux usées), une hausse de 2,8 % à Morlaix, de 10,5 % à Brest, de 13,5 % à Lannion… Si les pourcentages sont variables, les hausses des tarifs concernant l’eau et l’assainissement vont se faire sentir dans de nombreux ménages bretons dès ce début d’année. Ce sera aussi le cas ailleurs en France où la hausse moyenne générale (eau et assainissement) est estimée à 10 % avec, comme l’indique Le Parisien, le mètre cube d’eau à 4,30 €.

Pourquoi les factures d’eau vont augmenter

L’électricité, mais aussi le chlore et le charbon

Cette augmentation est principalement liée à la crise énergétique et donc à la hausse du tarif de l’électricité, nécessaire pour le traitement de l’eau (machines, pompes…). Le chlore et le charbon actif le sont également et, eux non plus, n’ont pas échappé à l’inflation (de 10 à 30 % de hausse).
Les investissements nécessaires pour la rénovation des systèmes d’assainissement ne sont pas non plus étrangers à cette hausse. C’est le cas notamment dans les Côtes-d’Armor, où Lannion Trégor communauté (LTC) va investir 96 millions d’euros. « Il y a eu énormément de travaux faits dans les années 60 à 80. Les grosses extensions de réseaux datent de ces années », nous avait indiqué, l’an passé, Stéphane Guichard, le directeur technique du service eau et assainissement de LTC.

« Les infrastructures doivent être entretenues en permanence »

« Ce qui conditionne un tarif aux abonnés, c’est le prix du service. Il nous faut générer des recettes pour équilibrer un budget, dont les dépenses sont essentiellement des dépenses de fonctionnement et d’investissement sur les infrastructures, analyse Françoise Jéhanno, la présidente d’Eau du Morbihan (qui gère la production et le transport d’eau potable sur près de 200 communes). Ces dépenses augmentent avec l’inflation et le prix de l’énergie. La solution serait de diminuer les investissements mais c’est reculer pour mieux sauter car les infrastructures doivent être entretenues en permanence. »

Les gagnants et les perdants de la convergence tarifaire

Autre élément, et non des moindres, intervenant dans la modification des prix : la convergence tarifaire. Un délai « raisonnable » a été autorisé pour l’application de la loi du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe), qui prévoyait de rendre obligatoire, à partir du 1er janvier 2020, le transfert des compétences eau et assainissement des communes vers les communautés de communes et les communautés d’agglomération. Mais ces communautés se doivent cependant d’effacer progressivement les différences tarifaires. À l’image des habitants de l’agglomération de Vannes, où l’objectif est d’atteindre le tarif unique de 5,08 €/m3 en 2030 pour tous les habitants : certains d’entre eux vont voir leur facture baisser quand d’autres la verront monter (en 2021, le mètre cube d’eau était à 3,10 € à Vannes et à 6,20 € dans la presqu’île de Rhuys).

Un plafonnement des prix de l’électricité espéré

Face à ces augmentations, consommateurs et acteurs de la gestion de l’eau sont dans l’attente d’un geste du gouvernement. La Première ministre, Élisabeth Borne, a, en effet, évoqué, à la fin de l’année dernière, un plafonnement des prix de l’électricité des structures de gestion d’eau fonctionnant en régie en non en entreprise et ne pouvant donc pas bénéficier du bouclier tarifaire.

Pascal CABIOCH

source: https://www.letelegramme.fr/bretagne/pourquoi-les-factures-d-eau-vont-augmenter-03-01-2023-13252380.php

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