Les revendications étaient nombreuses pour la manifestation organisée à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), comme partout en France, vendredi 13 octobre 2023. Globalement, les manifestants dénoncent les effets de la politique du Président de la République, Emmanuel Macron.
Vendredi 13 octobre 2023, entre 500 et 600 personnes ont manifesté à Saint-Brieuc contre l’austérité. | OUEST-FRANCE
Entre 500 et 600 personnes ont manifesté dans les rues de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) vendredi 13 octobre 2023. Les revendications, portées par une large intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires, Unef, Voix lycéenne, Fage), étaient diverses : « Augmenter les salaires » ; « revaloriser les retraites » ; « l’égalité entre les femmes et les hommes » ; « réinvestir dans les services publics ».
Raymonde Cléran, 74 ans, qui a travaillé pendant près de quarante ans pour les impôts, ne se plaint pas de sa pension de retraite. « Mais lorsque je vois mes copines qui gagnent une misère et qui, à la fin du mois, ne peuvent même plus se payer à manger alors qu’elles ont travaillé toute leur vie, je suis agacée », lâche-t-elle.
« On marche sur la tête »
Dans cette situation, l’État devrait, selon elle, jouer un rôle majeur. « Le service public, c’est la richesse des plus démunis, assure-t-elle. Mais aujourd’hui, on marche sur la tête. »
L’écart entre les plus riches et les plus pauvres est souvent évoqué par les manifestants. « Je n’ai rien contre Bernard Arnault, qui fait des dons aux Restos du cœur. Mais s’il y avait une meilleure répartition des revenus, il y aurait moins besoin des Restos du cœur », argumente Dominique Mouche.
Difficile de mobiliser un vendredi
Le choix du jour de la manifestation, un vendredi, interroge. Dans les rangs, il semble y avoir plus de retraités que d’actifs. « Nous voulions être au plus proche de la conférence sociale organisée lundi prochain », explique Matthieu Nicol, secrétaire général de l’Union départementale CGT des Côtes-d’Armor. Cette conférence avait été promise par Emmanuel Macron à l’issue de sa réunion, fin août, avec tous les partis politiques.
Trois jours avant, les syndicats voulaient donc mettre la pression. « Quand on discute avec les militants dans les sections, c’est le pouvoir d’achat qui ressort en premier lieu. Aujourd’hui on n’est que 500, mais on est quand même 500 ce qui est déjà bien vu le contexte actuel », complète Yoann Bouguet, secrétaire général de la CFDT 22.
Malgré le vote de la retraite, maintenir la pression
Le vote de la réforme des retraites malgré des manifestations très suivies a cependant refroidi certains. « On a l’impression de ne jamais être écoutés, d’être impuissants », regrette Théo, jeune étudiant à Saint-Brieuc. Mais pour Antonin Mahé, animateur des Jeunes socialistes dans le département, « le combat dans la rue est important, il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement. Et on le fait en pesant sur l’économie, en faisant grève, en se mobilisant ».
La manifestation s’est terminée, dans le calme, sur le parking devant les grilles de la préfecture. L’intersyndicale devait ensuite être reçue, à 14 h, par le préfet, pour faire remonter ses revendications.
Auteur : Tanguy HOMERY
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