Près de Guingamp, la Coop des Masques joue sa survie et appelle à la mobilisation. ( LT.fr – 15/07/22 – 17h30 ) 

De gauche à droite, Serge Le Quéau, David Cocault et Aurore Ruellan, membres du conseil d’administration, Christophe Winckler, président, et Patrick Guilleminot, directeur général.
De gauche à droite, Serge Le Quéau, David Cocault et Aurore Ruellan, membres du conseil d’administration, Christophe Winckler, président, et Patrick Guilleminot, directeur général. (Le Télégramme/Emmanuel Nen)

Placée en redressement judiciaire, la Coop des Masques, installée à Grâces, appelle à la mobilisation afin de sortir d’une situation « qui pourrait être catastrophique en septembre ».

1 En redressement judiciaire
Christophe Winckler et Patrick Guilleminot, le président et le directeur général de la Coop des Masques, le reconnaissent : « Pour une start-up industrielle, lancée en janvier 2021 et montée en neuf mois, ce n’est pas anormal d’enregistrer des pertes (près de 1 M€), liées à des lenteurs au démarrage et un niveau de chiffre d’affaires insuffisant. Tout se normalise, on a amélioré nos machines. Sur un plan technique, on est en qualité optimale. Mais nous sommes toujours en période de redressement judiciaire ».

2 Rude concurrence chinoise
Parce qu’« on est à peu près sur les prix du marché » pour les masques FFP2, l’entreprise gracieuse a pu être retenue sur un appel d’offres du Sdis d’Eure-et-Loir, par exemple. Mais la concurrence est rude pour les masques chirurgicaux. Les Chinois tirent les prix vers le bas. Or, affirment les deux dirigeants, « à moins de trois euros la boîte de 50, on ne peut pas être rentable. On ne peut pas vendre à perte ». Mais, s’interrogent-ils, « est-ce normal qu’une administration qui dépend de l’État passe une grosse commande avec la Chine ? Alors que c’est l’État qui a poussé à la création d’industries et à investir dans des machines, pour la souveraineté sanitaire. Nous allons interpeller le préfet de région à ce sujet ».


3 Des sociétaires manquent à l’appel
Après quatre bons mois, en début d’année, en termes d’activité, avec un chiffre d’affaires de 300 000 € par mois, « la chute a été brutale et inattendue » depuis. Le chiffre d’affaires est tombé à 50 000 € par mois. Ce qui impacte la trésorerie. « À ce rythme-là, la situation sera catastrophique à la rentrée de septembre. On appelle nos sociétaires à la mobilisation. Un certain nombre d’entre eux n’ont pas effectué la moindre commande, alors qu’ils ont apporté des capitaux. Les hôpitaux ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires, ce qui est minime. Les collectivités locales et territoriales sont nos premiers clients, elles nous soutiennent depuis le début, mais on peut aller encore plus loin dans ce soutien ».

4 Trouver une solution pour le tissu filtrant

Pour redresser la barre, la Coop des Masques « doit engager des mesures fortes. Enclencher de nouvelles commandes est un impératif ». Trouver une solution pour la machine de fabrication du meltblown, un tissu filtrant

(5 M€ investis, dont 1,50 de frais d’installation) en est un autre. La piste du co-investisseur prend du temps. « Les discussions sont toujours en cours. Si elles échouent, on s’orientera vers une vente. Un industriel des Balkans est intéressé, mais sûrement pas au prix de 3,50 M€. La vente sera malgré tout un moindre mal ».

Source : Près de Guingamp, la Coop des Masques joue sa survie et appelle à la mobilisation – Guingamp – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Emmanuel Nen

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