Privés de financements, le Civam du Finistère met un genou à terre. ( LT.fr – 23/06/22 – 18h28 )

Anne et Yann Desallais-Paulet, entourés de membres du Civam 29 dans leur exploitation maraîchère, à Plomelin, ont exposé la situation critique de l’association.
Anne et Yann Desallais-Paulet, entourés de membres du Civam 29 dans leur exploitation maraîchère, à Plomelin, ont exposé la situation critique de l’association. (Le Télégramme/Régis Nescop)

Le Civam 29, qui œuvre depuis 20 ans, pour un développement durable et solidaire du monde rural, est menacé de disparition. L’arrêt soudain de financements publics provoque l’incompréhension de l’association qui compte 140 membres dans le Finistère.

Le monde agricole redoute un manque d’eau cet été. Le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural dans le Finistère (Civam 29) s’inquiète tout autant d’un assèchement drastique de sa trésorerie, au point de le mettre en péril. L’association, aux 140 membres (quatre salariés) et aux cinq magasins producteurs, œuvre pour un développement durable et solidaire du monde rural. La philosophie basée sur l’éducation populaire (circuit court, systèmes de production autonomes, accueil social dans les fermes, ateliers et formations…) infuse et dessine le territoire finistérien depuis plus de 20 ans. L’association est aussi l’un des acteurs de l’aide à l’installation et à la transmission. Un enjeu majeur puisqu’un agriculteur sur trois va partir à la retraite dans les années à venir.

« Un choix politique incompréhensible pour l’agriculture de demain »

La belle dynamique de l’association (le nombre d’adhésions a triplé en sept ans) vient de connaître un sérieux coup d’arrêt En cause, une série de restrictions de financement des acteurs publics, dont la remise en cause du partenariat historique avec le conseil départemental. Soit 25 000 euros par an.

« On l’a appris par courrier fin mai. Le Département défend un recentrage de leurs actions », s’étonne Anne Desallais-Paulet, qui tient avec son mari, Yann, une ferme maraîchère à Plomelin. Interrogé, le Département confirme en « faisant le choix de réorienter les moyens vers les agriculteurs eux-mêmes, en augmentant de 50 % la dotation aux jeunes agriculteurs ».

Un argument qui ne convainc pas. « Ce choix politique, que nous n’avons pas pu anticiper, est incompréhensible au regard des enjeux agricoles de demain », pointe Yann qui rappelle aussi l’aide précieuse, et à titre gracieux, du Civam auprès des collectivités locales du Pays Bigouden et de Douarnenez. « Ce sont les mêmes qui nous considèrent comme des vitrines du territoire. Désormais, il nous faut des aides. » Avec un budget annuel de 245 000 euros, « il manque 80 000 euros pour clôturer l’année. Cela fait deux mois que l’on travaille au sauvetage de l’association ». Une cagnotte a été mise en ligne, « davantage pour alerter que pour récolter des fonds. Notre disparition symboliserait une orientation politique du Département et de la région Bretagne qui irait à l’encontre d’un modèle agricole responsable ».

Source : Privés de financements, le Civam du Finistère met un genou à terre – Plomelin – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Régis Nescop

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