Prix de l’énergie. À Brest, l’enseignement supérieur en tension à l’approche de l’hiver. ( OF.fr – 18/10/22 – 07h24 )

L’Université Bretagne Occidentale (UBO) devrait voir sa facture d’électricité bondir de 2,8 millions d’euros, en raison de la hausse du prix de l’énergie.
L’Université Bretagne Occidentale (UBO) devrait voir sa facture d’électricité bondir de 2,8 millions d’euros, en raison de la hausse du prix de l’énergie.

Qu’ils soient publics ou privés, les établissements d’enseignement supérieur de Brest (Finistère) se confrontent eux aussi à la hausse du prix de l’électricité. Pour passer l’hiver, la sobriété énergétique est inévitable.

« Aucun collège ne verra son électricité ou son chauffage coupés […], quoi qu’il en coûte ». Face à la flambée du prix de l’énergie, le conseil départemental du Finistère sort le bouclier, non sans quelques restrictions.

Mais côté enseignement supérieur, l’Université Bretagne Occidentale (UBO) de Brest devra faire face seule. L’établissement sait que la note sera salée : les projections indiquent un triplement de la facture d’électricité , qui passerait de 1,4 à 4,2 millions d’euros.

Sobriété

Comment, alors, sauver les caisses ? L’UBO n’optera pas pour une fermeture prolongée à Noël, comme l’a décidé son homologue de Strasbourg. Mais des mesures sont prévues, comme le rassemblement de tous les cours du samedi matin à la faculté Segalen. « C’est un énorme sujet d’inquiétude, reconnaît le président Matthieu Gallou, qui sait les besoins de l’UBO en matière de rénovation énergétique. Peut-être pourrait-on imaginer une journée de télétravail dans certains sites pour éviter de chauffer. »

Sous tutelle du ministère des Armées, l’École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) s’attend à un million d’euros supplémentaires sur sa facture d’électricité l’an prochain. Face à cette « montagne », la réponse se trouve dans la sobriété énergétique : « Nous refroidissons nos serveurs à 40 °C au lieu de 35 °C, l’éclairage public est coupé à 21 h au lieu de minuit, détaille le directeur général, Bruno Gruselle. Les bonnes habitudes sont prises : éteindre les lumières en quittant une salle, mettre en veille les ordinateurs en fin de journée, etc. »

À Brest (Finistère), l’ENSTA Bretagne accueille 1 000 élèves et 250 chercheurs. L’école d’ingénieurs a adopté des mesures de sobriété pour réduire de 10 à 15 % sa consommation d’énergie. | OUEST-FRANCE

Objectif : réduire la consommation de 10 à 15 %, alors que l’établissement doit en parallèle assumer la revalorisation du point d’indice des enseignants. Les financements de l’État prévus dans le projet de loi de finances 2023 lui permettront de « faire face ».

Des plaids pour compenser la baisse de température

Mêmes décisions prises dans les sept écoles privées du Brest Open Campus : « Les enseignes lumineuses extérieures sont d’ores et déjà coupées, la température des salles sera limitée à 18 °C au lieu de 19,5 °C, énumère le directeur, Samy Guelman. En compensation, 300 plaids ont été commandés et seront mis à disposition des élèves devant les salles de cours. » Le distanciel n’est pas à l’ordre du jour, de même que la hausse des frais de scolarité.

L’Ifac de Guipavas, qui accompagne 2 100 apprentis, n’échappe pas à la crise. Sa facture d’électricité devrait quadrupler en 2023. Grâce aux nouvelles règles de financement instaurées par la réforme de l’apprentissage de 2018, son budget saura absorber la hausse.

Outre l’allumage d’une lampe sur deux dans les huit bâtiments du campus, le directeur, Norbert Penvern, veut voir à plus long terme. Son CFA suit les préconisations de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en matière de bilan carbone. Et comme l’ENSTA, le Brest Open Campus ou l’UBO, il est soumis aux obligations du décret tertiaire, qui prévoient une réduction de 40 % de la consommation d’énergie d’ici 2030.

Auteur : Étienne LANNUZEL.

Source : Prix de l’énergie. À Brest, l’enseignement supérieur en tension à l’approche de l’hiver (ouest-france.fr)

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