Eaux de baignade, algues vertes et assainissement : l’État affiche ses ambitions pour améliorer la qualité de l’eau dans le Finistère. Voici ce qu’il faut en retenir.
Cohérence à traiter de la qualité après les soucis de la quantité ? Poser la parole de l’État dans un enjeu de société où les tensions sont récurrentes, comme sur le dossier de Landunvez ? Souligner les actions de l’exécutif ? Probablement un peu pour l’ensemble de ces raisons, Philippe Mahé, préfet du Finistère, a livré une analyse qualitative des eaux de baignade, des pollutions au nitrate dans les rivières, de l’état sanitaire des zones conchylicoles, dressé un état des lieux des assainissements non-collectifs et annoncé la création de postes supplémentaire aux 20 dont dispose la police de l’eau.
Il faut de la sérénité dans le débat, de la transparence et de la pédagogie »
269 points de baignade sous surveillance
Les plus : les services de la préfecture évoquent 2 770 prélèvements annuels contrôlant 269 sites identifiés comme des points de baignades au regard de leur fréquentation. « 98 % des résultats sont conformes ».
Les moins : quatre secteurs ont été fermés Landunvez, Kerlouan, Guissény et Porspoder. Quatre sont classés comme insuffisants à Ploumoguer, Lanildut, Locquirec et Telgruc.
La réalisation des contrôles est de la responsabilité des communes ou intercommunalité, comme l’évaluation de ce qui est un point de baignade ou pas. Il n’y a pas, selon l’ARS d’injonction sur la fréquence des contrôles.
Nitrates : 40 points de contrôle sur les rivières
Les plus : les mesures mensuelles réalisées en 2021 montrent que l’eau distribuée dans le Finistère affiche des taux de nitrate mieux disant que la norme, sauf dans le secteur Horn amont, dans le nord du département.
Les moins : sur les 40 rivières contrôlées, 24 affichent des taux de nitrate supérieurs à 25 mg/l. Trois supérieurs à 50 mg/l et 24 révèlent un taux entre 25 et 50 mg/l.
Dessinant une tendance positive ces 20 dernières années, l’évolution du taux de nitrate est aussi bâtie avec une assiette de point de relevé plus large.
Les services disent avoir pondéré les chiffres (méthode Q 90) pour éviter l’effet masquant ou loupe de la moyenne des taux annoncés.
Algues vertes : 50 M€ pour « restaurer et prévenir »
Les plus : en lien direct avec les taux de nitrates, le problème des algues vertes. Le préfet annonce disposer d’un budget de 50 M€ pour « restaurer la qualité et faire de la prévention ». Dans le cadre de partenariats de cinq ans, les actions seraient conduites au niveau des bassins-versants.
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Les moins : l’enveloppe de 50 M€ sera contractuellement ventilée sous forme d’aides directes aux agriculteurs. On ne sait pas comment est fixé le niveau d’exigence en termes de nouvelles pratiques pour l’attribution de ces aides et contribuant à un nouveau projet agricole.
Régularisation des réseaux d’assainissement :
Les plus : l’État annonce l’injection de 14 M€ pour remédier à la non-conformité de 20 systèmes d’assainissement collectif (stations et/ou réseaux) dans le département.
9 % des 143 000 systèmes d’assainissement non-collectifs finistériens recensés sont déclarés non conformes.
Je vais être plus enclin à prendre des mesures coercitives. Surtout quand on me demande dans le même temps l’ouverture de zones d’urbanisme
Les moins : neuf des systèmes collectifs non conformes n’ont pas de plan d’action programmé. Le préfet se dit prêt à sévir par le biais des demandes d’ouverture de zones d’urbanisme.
Pour les systèmes d’assainissement non-collectif. Les coûts parfois élevés reposent souvent intégralement sur les propriétaires, y compris aux revenus modestes.
Olivier SCAGLIA