À n’en pas douter, Arles dispose d’un patrimoine hors du commun. De ses arènes, à la Fondation Vincent-Van-Gogh en passant par les Rencontres de la photographie, la ville est une place forte du tourisme dans les Bouches-du-Rhône. Mais, à l’avenir, les visiteurs pourraient s’informer sur le patrimoine arlésien… au sein de la bourse du travail. C’est le projet du maire Horizons, Patrick de Carolis, qui veut déplacer l’office de tourisme dans ces locaux syndicaux.Pour ce faire, l’élu s’apprête à « remettre en cause la convention d’occupation qui lie cette bourse du travail à notre union locale, affirme Nicolas Bourcy, responsable de la CGT. Nous occupons une série de bureaux mais aussi une grande salle pour nos assemblées générales et nos conférences. C’est dans cette dernière que l’office de tourisme doit être relocalisé. »

« La municipalité veut pouvoir effacer le logo CGT qui orne la façade»

Nicolas Bourcy

À entendre Patrick de Carolis, « ce projet n’est rien d’autre qu’une question de rationalisation, de bonne gestion et d’intérêt général ». L’édile précise que « l’union locale CGT dispose gracieusement de 399 m², avec une prise en charge intégrale des fluides (eau et chauffage – NDLR). » « La municipalité veut pouvoir effacer le logo CGT qui orne la façade de la bourse du travail. Nous occupons ce bâtiment, avec prise en charge des fluides, depuis 1900. Les majorités réactionnaires ont toujours cherché à nous déloger », rétorque Nicolas Bourcy.Les Constitutions de 1946 et 1958, ainsi que la convention 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) de mars 1948, ont conforté la mise à disposition de locaux communaux en l’inscrivant comme un droit fondamental des travailleurs. En France, cette tradition remonte à la fin du XIXe siècle, afin d’aider les syndicats ouvriers à s’organiser localement et de façon autonome.

Des attaques similaires à Toulouse, Aubervilliers,…

Pour autant, dans les municipalités, les attaques de majorités de droite contre les bourses du travail se multiplient. À Toulouse (Haute-Garonne), le maire s’est permis d’intervenir dans l’activité syndicale de la bourse du travail en interdisant un meeting pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le 26 octobre dernier. À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, la maire UDI a annoncé la suppression pure et simple de la bourse du travail.« Chaque année des milliers d’Albertivillariens y trouvent écoute, conseils et services, dénoncent, dans un communiqué, les unions départementales. Des travailleurs sans papiers ont obtenu leur régularisation, des employés ayant gagné́ au tribunal des prud’hommes, des licenciements abusifs requalifiés… » Loin de se résigner face à ces attaques antisyndicales, un comité de défense s’est lancé ce mardi et un rassemblement est prévu ce jeudi à 18 heures, devant la mairie, à l’occasion d’un conseil municipal.