Quelles conséquences aura la flambée du coût de l’énergie dans les communes du pays de Brest ? ( LT.fr – 30/09/22 – 19h00 )

Christine Chevalier et l’équipe municipale de Landéda se résoudront à reporter ou annuler des investissements pour ne conserver que les plus urgents. La commune des Abers n’est pas la seule, loin de l
Christine Chevalier et l’équipe municipale de Landéda se résoudront à reporter ou annuler des investissements pour ne conserver que les plus urgents. La commune des Abers n’est pas la seule, loin de là, dans le pays de Brest, dont le budget est bouleversé par la flambée de la facture énergétique prévisionnelle. (Le Télégramme/Yann Le Gall)

La flambée de la facture d’énergie refroidit les ambitions des communes. Gel des projets ? Réchauffement des impôts ? Économies drastiques ? Dans le pays de Brest, on se prépare à des mesures rigoureuses.

Pourquoi une telle flambée des factures énergétiques dans les communes ?

Le courrier provoque, en ce moment, des secousses telluriques dans les mairies de plus de dix agents (*) adhérentes du syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère. Le gestionnaire du groupement d’achat d’électricité et de gaz prévient de hausses spectaculaires (lire en pages locales) des factures en 2023. Les raisons ? Le Sdef évoque la guerre en Ukraine ou encore les maintenances dans les centrales nucléaires françaises. Antoine Corolleur, président du Sdef et maire de Plourin (285 % de hausse du coût de l’électricité), pointe aussi du doigt un marché européen de l’énergie à réformer (lire en page régionale).

Quel est l’impact sur les finances municipales ?

Il est considérable. « Additionnées, les factures de gaz (+ 392 %) et d’électricité (+ 218 %) prévues en 2023 atteignent 1,83 M€. C’est presque le montant de notre capacité d’autofinancement nette », compare Patrick Leclerc, maire de Landerneau. Soit la somme que la deuxième ville du pays de Brest a réussi à économiser pour financer des projets. Dans des communes moins peuplées, la note salée répand son amertume dans les budgets de fonctionnement (BF). En passant de 44 000 à 135 500 €, la facture d’énergie représentera 8,25 % du BF d’Hanvec.

Les maires devront-ils augmenter les impôts locaux ?

La flambée de la facture va-t-elle conduire à relever, pour compenser, la taxe foncière (TF), l’un des derniers leviers de ressource directs des communes ? « Il faudrait une augmentation conséquente pour amortir la nouvelle facture énergétique », commente Christine Chevalier, maire de Landéda, qui va devoir trouver 400 000 € pour régler l’électricité et le gaz de la commune des Abers, en 2023 (contre 105 000 € en 2022). « On ne s’interdit pas de relever le taux de la TF mais ce sera minime », rassure-t-elle. Les autres communes semblent, elles aussi, écarter l’hypothèse d’une hausse d’impôts, alors que le budget de leurs administrés doit également supporter des dépenses énergétiques inflationnistes.

Cette explosion des coûts sonne-t-elle le glas d’investissements ?

Comme tous leurs collègues élus des autres communes impactés par cette hausse brutale de la douloureuse énergétique, Christine Chevalier et son équipe municipale devront « faire des choix, des arbitrages » dans les chantiers de Landéda. « Pas seulement en raison de la flambée de l’énergie mais aussi de celle, plus globale, des coûts de construction. Avant, nous pouvions lancer quatre ou cinq chantiers en même temps. Aujourd’hui, avec les renégociations tarifaires en cours de réalisation, nous devons attendre la fin des travaux et la découverte de la note finale avant d’en lancer un autre ».

Un accélérateur de sobriété et de transition énergétique ?

Chaque crise comporte sa solution. Celle de la hausse de l’électricité incite à la sobriété. « Je vais écrire aux associations usagères des équipements municipaux pour les rappeler à la vigilance », prévient Christine Chevalier. Elle signale aussi l’intensification de la mutualisation des espaces et le lancement d’une étude pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments de la commune. Landerneau dévoilera également, bientôt, son nouveau plan de maîtrise de l’éclairage public, de consommation de ses bâtiments et de production énergétique. « Des efforts que nous menons tous les ans pour compenser la hausse de l’énergie. Mais celle-ci est sans commune mesure », déplore Patrick Leclerc, en rejoignant les voix demandant à l’État d’amortir cette flambée.

(*) Celles employant moins de dix agents bénéficient d’un plafonnement de 15 % de la hausse prévue de leurs factures énergétiques, assuré par l’État.

Source : Quelles conséquences aura la flambée du coût de l’énergie dans les communes du pays de Brest ? – Landerneau – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Yann Le Gall

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