Quiberon(56). Les Gardiens du large vent debout contre l’éolien(OF.fr-5/11/22-22h17)

Les membres de bureau de l’association Les gardiens du large, avec Loïk Le Floch Prigent, ancien président d’Elf Aquitaine et Gaz de France, intervenant lors de la réunion à Quiberon

Opposée à la construction de parcs éoliens en mer, l’association basée à Quiberon a organisé, ce samedi 5 novembre 2022, une réunion publique dans la commune. Elle a réuni environ 350 personnes.

« Usines éoliennes en mer, paysages défigurés… Est-ce bien nécessaire ? » C’est la question posée par l’association Les Gardiens du large lors de la réunion publique qu’elle a organisée, ce samedi 5 novembre 2022, à Quiberon (Morbihan). Elle a réuni 350 personnes à l’Espace Louison-Bobet. « Notre but : informer, répondre aux questions », souligne Eric Guillot, président des Gardiens du large, ingénieur en paysage.

Contre toute implantation

L’association compte 400 adhérents, dénonce le projet de parc flottant en Bretagne Sud (en appel d’offres pour la première tranche), a distribué 22 000 tracts cet été, interpellé élus et gouvernement. Opposée à toute implantation d’éolienne en mer, elle est née en avril, issue de trois mouvements : Les Birvideaux, créé par Gildas Gouarin, ingénieur, élu de la minorité à Quiberon ; Horizon libre de Groix ; la Piebîem, Préserver l’identité environnementale de Belle-Île-en-Mer.

Environ 350 personnes ont assisté à la réunion.

Fondateur de cette dernière, Eric Guillot se partage depuis 1977 entre Arradon (où il a été conseiller municipal, non encarté) et Belle-Ile. Il s’est lancé dans la bataille en 2020 quand il a pris connaissance du projet d’implantation « de 62 éoliennes de 260 m de haut » entre Groix et Belle-Ile. Sa pétition recueille aujourd’hui « près de 20 000 signatures », sur deux plates-formes.

« On gâcherait un des plus beaux paysages du monde », reprend Eric Guillot, citant François Goulard, ancien président du Département dans un courrier au préfet en 2020. Il lit ensuite une lettre de David Lappartient, son successeur, contre « l’implantation prévue, alors que d’autres sont envisageables ».

« Côte saccagée »

« Des centaines de km de côte saccagées », fustige Gildas Gouarin, pour « une énergie intermittente, non stockable » et « au coût immensément cher ». Une production « qu’il faut adosser à d’autres, rapidement mobilisables : hydraulique, fuel, gaz, charbon, nucléaire ». Une éolienne, « il faut quelque chose de non intermittent qui prenne le relais », pointe Loïk Le Floch Prigent.

L’ancien président de Rhône Poulenc, Elf Aquitaine, Gaz de France et la SNCF était un des trois intervenants invités. Avec Hervé Machenaud, ancien directeur de la branche Asie Pacifique d’EDF. Et Lamya Essemlali, présidente de Sea Sheperd France, Organisation non gouvernementale de défense de l’océan, de la biodiversité marine (1).

« On est très seuls »

« Plusieurs mois, on a étudié » des « données scientifiques », pour arriver à un constat « choquant, relate-t-elle. Comment un tel silence est-il possible sur les risques inacceptables et irréversibles sur la biologie marine ? On est très seuls. L’éolien a une telle image… » L’ONG a déposé des recours pour contester « 59 dérogations de destructions d’espèces et d’habitats protégés accordées à l’industriel Iberdrola », en baie de Saint-Brieuc.

Lamya Essemlali, présidente de Sea Sheperd France, Organisation non gouvernementale de défense de l’océan, de la biodiversité marine.

Dans la salle, beaucoup d’habitants de la Presqu’île. Une femme s’inquiète du démantèlement des pales d’éoliennes, de leur recyclage : « On ne sait pas. » Pour sa part, Virginie ne pensait « pas les éoliennes si hautes, qu’on les verrait de la Grande plage. Il faut trouver des moyens alternatifs d’électricité, mais le coût et le rendement par rapport au nucléaire questionnent. »

Olivier, 49 ans, travaille dans le nautisme. Il assiste à la réunion « par curiosité ». Il n’est « pas pour mettre l’éolien en mer, un des seuls endroits encore libre de choses fabriquées par l’homme ». Après, tout n’est « ni blanc, ni noir. D’autres sources d’énergie comme le nucléaire sont aussi polluantes ». Son regard : « Le problème, c’est notre consommation, depuis longtemps. […] Il faut arrêter de polluer notre planète comme ça. »

(1) Dans un communiqué, le collectif Citoyen pour le climat Auray, qui avait interpellé les candidats lors des municipales de 2020, s’étonne de la participation de Sea Sheperd à ce rendez-vous : cela «nous semble particulièrement surprenant sachant que le réchauffement et l’acidification des océans va affecter de plein fouet la faune marine», observe le collectif.

Virginie JAMIN

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quiberon-56170/quiberon-les-gardiens-du-large-vent-debout-contre-l-eolien-8fa0e8a6-5d30-11ed-9237-2f662ec48046

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