Près de la gare de Quimper (Finistère), une sculpture de François Bazin met en scène deux îliennes qui attendent le retour d’un père, d’un mari.
Par Jean-Marc PINSON.
La rue Jacques-Cartier n’est pas franchement une chouette rue où il fait bon se balader. C’est un axe passant qui file de la gare au centre-ville à deux pas du pont Firmin, à Quimper (Finistère).
En voiture, difficile de s’arrêter devant la sculpture de François Bazin ou deux femmes, l’une assise, l’autre debout, la mine maussade, attendent l’hypothétique retour d’un marin, mari, fils ou époux.
À pied, on peut facilement passer sans s’en apercevoir quand le gris du ciel se fond dans celui du granite. Les Filles de la mer, représentent une femme d’Ouessant et une autre de Sein dans leurs costumes traditionnels. C’est une commande de l’État en 1935 qui, par la suite, l’a cédée à la ville de Quimper. L’ensemble se trouve à cet endroit depuis 1957. Immuable.
Des bouchons de radiateurs
Le sculpteur n’est autre que François Bazin, né en 1897 à Paris, qui a passé sa jeunesse au Chili avant de revenir à Paris pour étudier les Beaux-Arts. Il avait une maison à Camaret. Dans le même style que les Filles de le mer, on lui doit le Monument aux morts de Pont-l’Abbé, en 1931, la Croix de Pen Hir aux Bretons de la France libre à Camaret, ainsi que le tombeau de l’évêque de Quimper, Monseigneur du Parc, en 1948, à la cathédrale Saint-Corentin.
Plus étonnant, il a dessiné des bouchons de radiateurs pour les voitures. Il a notamment travaillé pour la société Hispano Suiza en reprenant le motif de l’oiseau (une cigogne) ornant les carlingues de l’escadrille victorieuse de Guynemer pendant la Première Guerre mondiale.
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