Quimper. Pour le syndicat Sud, « l’hôpital est en danger » (OF.fr-30/11/22-19h06)

Debout : Farid Ghizellaoui, Yann Bourich, Caroline Guyader. Assises : Pascale Jacq, Catherine Ferrant, Estelle Tanguy.

Conditions de travail, rémunérations, absentéisme, Sud santé tire la sonnette d’alarme. Pour le syndicat, tous les voyants sont au rouge au centre hospitalier.

Alors que la situation sanitaire risque de se tendre encore plus avec la combinaison de la neuvième vague du Covid, de la grippe et de la bronchiolite, le syndicat Sud santé enfonce le clou. « L’hôpital public est en danger », affirme Catherine Ferrant, secrétaire de Sud santé et aide-soignante en Ehpad. « Les équipes sont épuisées. »

Des propos appuyés par sa collègue Caroline Guyader. « Le sentiment d’isolement est grand, d’autant plus que l’encadrement de proximité ne peut plus jouer pleinement son rôle. »

L’absentéisme va crescendo. « 10,33 % dans les services de soins, soit plus, bien plus que la moyenne et 13,54 % en Ehpad. Il faut aussi savoir que nous avons beaucoup de difficultés à faire valider nos heures supplémentaires. »

La « fuite » des agents

« Tous les services tournent avec des effectifs au minimum, rajoute Estelle Tanguy, aide-soignant en oncologie. Nous sommes en mode dit “dégradé” c’est-à-dire en dessous du service minimum. Les collègues sont appelés à leur domicile, rappelé sur leurs jours de repos. Le temps de repos n’est pas respecté, les congés payés sont reportés. Quant à nos plannings, ils changent en permanence. Les équipes sont usées. Sans compter que cela a un impact sur la vie privée, pour la garde des enfants par exemple… Pour remédier au manque d’effectif, l’hôpital a commencé à avoir recours à l’intérim pour les infirmiers, les aides-soignants, ce qui ne fera que creuser le déficit de l’hôpital. »

Sud évoque également « la fuite » des agents. « Certaines personnes préfèrent partir tout simplement, quitter l’établissement ou changer de voie professionnelle. »

Côté technique, c’est la même lassitude. « Pour les cuisines, la moitié du personnel est contractuel », souligne de son côté Farid Ghizellaoui. Et puis il y a aussi l’argent. « Avec les accords de Ségur, la prime de 183 € par agent, soit, mais elle ne vient pas compenser le gel du point de l’indice depuis dix ans. Il y a des revalorisations pour certaines grilles salariales mais pas pour tous. Dans certains cas, dans des services, cela peut créer des questionnements, pourquoi telle personne aurait plus que l’autre. La prime Covid de 1 500 € en est l’illustration. Cela crée une injustice. Au final, c’est de l’argent qui devrait être investi dans le matériel, les besoins en personnel. »

La situation budgétaire, « la prise en charge compliquée des patients », l’accueil aux urgences, pour le syndicat Sud santé, la liste est longue et pas exhaustive.

Jean-Marc PINSON

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-pour-le-syndicat-sud-l-hopital-est-en-danger-573bae32-70be-11ed-b658-d40122929dc2

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