Comme elle l’avait fait début janvier 2023, pour soutenir un salarié menacé de licenciement qui l’a finalement été, la CGT Bigard a, une nouvelle fois, dénoncé les conditions de travail sur le site de Kergostiou, à Quimperlé (Finistère).
Lundi matin, conférence de presse de la CGT à la Maison des syndicats de Quimperlé (Finistère), pour dénoncer les conditions de travail en général et au sein du groupe d’agroalimentaire Bigard, en particulier.
Xavier Morvant, délégué, est le premier à prendre la parole, revenant sur ce qu’il avait déjà évoqué, le 9 janvier, lors d’un débrayage pour soutenir un ouvrier menacé de licenciement. Ce qui s’est passé avec Charly est révélateur de ce qui se passe dans la boîte. Est-ce que c’est ce que l’on demande aux nouveaux managers, d’être toujours sur le dos des salariés ? On ne peut plus rien dire. Si on répond, si ça se passe bien, le salarié voit le cadre de service et c’est terminé. Si ça se passe mal, c’est directement la DRH.
Avec le risque de devoir prendre la porte.
Cette situation, les employés la vivent dans plusieurs services : découpe porc, tuerie porc, pâtisserie, le désossage bovin, le steak haché. On a le sentiment de revivre ce qui existait dans l’entreprise, il y a 20 ou 30 ans. Et ce qui est vrai pour les salariés l’est aussi avec les prestataires. Quatre personnes sont concernées et vont aux Prud’hommes.
S’il reconnaît que les cas sont difficilement chiffrables, Xavier Morvant estime qu’en moyenne, par semaine, c’est un salarié qui nous sollicite ».
Concernant Charly, il a donc été licencié pour insubordination, parce qu’il avait demandé à son chef, qui estimait qu’il faisait mal son travail, de lui montrer comment faire. L’action suit son cours aux Prud’hommes. Nous ferons peut-être une action, au moment du jugement. Il travaillait chez Bigard depuis cinq ans, à la découpe porc. C’était la première fois qu’il avait un problème, il n’avait jamais fait de vague auparavant. Maintenant, il faut qu’il fasse son deuil de l’entreprise. Il recherche un emploi ou une formation.
Selon la CGT, aujourd’hui, la plupart des encadrants ne sont plus là pour donner le coup de main, mais pour surveiller. Même si certains le font encore. Ce sont devenus des gardes-chiourmes. On sent vraiment une bascule.
De plus, la direction a réduit les effectifs avec moins d’intérimaires et de CDD. L’activité a baissé certes, mais comme il y a moins de salariés, le résultat est identique. Il y a même intensification du travail.
Sollicitée, lundi en soirée, la direction du groupe Bigard, dont le siège social se trouve à Kergostiou, n’a pas souhaité commenter les propos de la CGT.
Vincent THAËRON