RÉCIT. En 1936, les congés payés attirent une vague de touristes à Saint-Malo. (OF.fr – 08/08/23)

Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1930.
Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1930. | DR

Saint-Malo dans le rétro. Tout l’été, Ouest-France remonte l’histoire estivale de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Cette semaine, retour en 1936, avec les congés payés qui ont facilité le tourisme sur la Côte d’Émeraude.

Dès les années 1920, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Paramé (qui est encore une commune à part entière) ont déjà le statut de station climatique. Des syndicats d’initiative, ancêtre des offices de tourisme, sont créés pour promouvoir le tourisme, qui se développe à cette période.

L’été, les vacanciers français de la classe moyenne succèdent à une population britannique plutôt aisée qui se rend à Saint-Malo et dans les environs, l’hiver.

Avec la crise de 1929, les étrangers ne viennent plus et il faut attendre le milieu des années 1930 pour voir l’été redevenir la saison centrale du tourisme à Saint-Malo et sur la Côte d’Émeraude. 1936 est une année importante à cet égard.

Le 9 juillet, l’Ouest-Éclair, ancêtre de Ouest-France, relate dans ses colonnes l’application de la loi sur les congés payés, promulguée par le Front populaire, quelques jours auparavant.

Les premiers campings

Cet acquis social ouvre ainsi la porte à une vague touristique en Bretagne. Le 15 août 1936, nos confrères de l’époque comptent 80 000 départs depuis la gare Montparnasse en direction des villes bretonnes pour la première quinzaine du mois, notamment vers la Cité corsaire.

À Flers, L’Ouest-Éclair se réjouit des initiatives prises pour permettre aux ouvriers de la ville de profiter de ces premières vacances, notamment une excursion en autocar à Saint-Malo, avec une étape au Mont Saint-Michel. À Dinard, le maire signe un accord avec les chemins de fer de l’État.

« Pour la somme de vingt-cinq francs par jour, il sera possible d’obtenir les voyages de huit à quinze jours avec réduction allant jusqu’à 50 % sur les tarifs ferroviaires et séjour au forfait dans d’excellents hôtels », comme en témoigne le deuxième tome de l’ouvrage Un siècle d’histoire au pays de Saint-Malo de l’historien Alain Roman.

Les villes doivent ainsi s’adapter. Le nombre de places d’hébergement est insuffisant. Il arrive que certains touristes dorment directement sur les plages, faute d’avoir trouvé une chambre. D’autres logent plus loin, dans des communes alentour.

À Rochebonne, une auberge de jeunesse est ouverte en 1937, une source d’inquiétude pour les professionnels de l’hôtellerie dite « classique ».

Le deuxième port de passagers français

Les infrastructures, elles, évoluent. Face aux campings qui s’établissent « de manière anarchique », selon un document retrouvé aux archives de Saint-Malo, le sous-préfet enjoint au maire de Paramé de recenser les terrains mis à la disposition des campeurs.

La piscine de Bon-Secours, aujourd’hui l’un des lieux les plus célèbres d’Intra-muros, est inaugurée en 1936. Deux ans plus tard, c’est au tour de la piscine en plein air des Bas-Sablons d’accueillir ses premiers plongeurs. Cette année-là, Saint-Malo est le second port français en termes de passagers, avec près de 100 000 voyageurs, rappelle Alain Roman dans son ouvrage.

Si le tourisme à Saint-Malo a pu se développer grâce à l’arrivée de nouvelles populations après 1936, la joie du tourisme sera de courte durée. Très vite, la Seconde Guerre mondiale éclate et Saint-Malo en subira les dramatiques conséquences.

Auteur : Victor COSTA-MOUSNIER.

Source : RÉCIT. En 1936, les congés payés attirent une vague de touristes à Saint-Malo (ouest-france.fr)

URL de cet article : RÉCIT. En 1936, les congés payés attirent une vague de touristes à Saint-Malo. (OF.fr – 08/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *