Mardi 18 avril, 9 h 15. Un groupe de manifestants pénètre la BNP Paribas, sur le quai d’Aiguillon à Lannion. Objectif : occuper le terrain. (Le Télégramme/Camille André)
L’agence BNP Paribas de Lannion s’est réveillée en musique, mardi 18 avril. Des opposants à la réforme des retraites ont occupé l’agence une partie de la matinée.
« Tout l’argent qu’il nous manque, il est là, dans la banque ! » Dans l’entrée de l’agence de la BNP Paribas de Lannion, sur le quai d’Aiguillon, les opposants à la réforme le répètent, ce mardi matin : ils ne sont « pas là pour embêter les salariés ». « Mais, dit l’un d’eux au nom du groupe, pour symboliser le fait que vos banques financent des activités qui font évader leur argent vers des paradis fiscaux, non soumis aux taxes françaises et donc, ces banques ne participent pas au pot commun des services publics, et à celui des retraites ». Le contexte est posé. La vingtaine de présents ne sont pas prêts à quitter les lieux. « On est là pour occuper le terrain », dit l’un d’eux.
« Mais on veut tous ouvrir un compte ! »
Une salariée de la BNP, bientôt retraitée, explique qu’elle va elle-même devoir travailler un an de plus à cause de la réforme. L’action pacifique de ce matin ne la choque pas. Cela agace en revanche un peu plus la responsable de l’agence bancaire, qui prône quand même la patience. Hiérarchie prévenue, police appelée, les manifestants étant très calmes, il n’y a plus qu’à prendre son mal en patience. Les forces de l’ordre, venues dans la banque, prient le groupe de quitter les lieux. « Mais on veut tous ouvrir un compte, on est juste des clients ! » Certains (vrais) clients sont interloqués ; d’autres applaudissent en partant.
Appel à de nouvelles actions
A minima, l’action, qui s’est poursuivie dans le calme pendant plus d’une heure, aura permis le débat. Chacun a pu s’exprimer. Si le groupe a visé la BNP Paribas, première banque française, c’est pour dénoncer certaines de ses activités. En octobre 2022, plusieurs associations nationales et ONG l’ont d’ailleurs mise en demeure, l’accusant de « soutenir le développement des énergies fossiles » et le « chaos climatique ». Les citoyens présents, qui ont fini par quitter la banque, appellent à d’autres actions. Là aussi, en visant des lieux symboliques. Alors, à qui le tour ? On vous prévient, leurs refrains restent dans la tête.
Auteur : Camille André