9 000 personnes ont manifesté ce samedi 18 mars à Nantes contre la réforme des retraites. Nombre d’entre elles estiment qu’il faut intensifier les blocages.
Ce n’est pas la foule des grands jours. Mais ils sont tout de même 9000, selon le comptage de Ouest-France, à se rassembler en ce début d’après-midi de samedi 18 mars, devant le miroir d’eau, à Nantes. Ils ne digèrent pas cette réforme des retraites, et supportent encore moins le recours au 49.3. Même s’ils ont peu d’espoir, ils veulent croire à l’abandon de ce projet de loi.
« Si Macron était intelligent il ferait machine arrière, car ce n’est pas le moment pour cette réforme », estime Gérard, 55 ans, responsable de projets dans une société nantaise. Pense-t-il que d’énièmes manifestations pourront avoir raison du gouvernement ? « Pas sûr que l’on soit entendu », craint-il.
C’est aussi le sentiment de Valentin et Maxime, deux cousins âgés de 32 ans. L’un est éducateur spécialisé, et l’autre opérateur chez Tipiak, gagnant respectivement 1 460 € et 1 700 €. « Il faut passer au degré supérieur », affirme Valentin, contre l’avis de son cousin qui, lui, préfère « rester sur des manifestations festives » . Ce qui leur donne de la force, c’est le soutien de leur grand-père, Guy, ancien artisan-boulanger de droite.
« Oui, affirme Anthony, qui est venu de Guemené-Penfao, j’ai envie de croire que l’on peut renverser la réforme. » Comment ? « En faisant des blocages ! » Étienne, musicien nantais de 32 ans, ne dit pas autre chose. Lui aussi, qui confesse se radicaliser, considère que la solution passera par « le blocage des piliers de l’économie » .
Un débouché politique
Andy Kerbrat, député nantais de La France insoumise, abonde : « Les manifestations sont, certes, des moments importants. Mais nous devons aller plus loin. Il faut élargir le mouvement social. Bloquer l’économie par l’action syndicale et des petits groupes informels. » Et au-delà, il souhaite « un débouché politique » à travers « une consultation citoyenne », le référendum d’initiative partagée qui « vient d’être lancé » .
Comme en écho, Gérard lance : « Pour arrêter la réforme, il faudrait être force de proposition. J’attends la gauche là-dessus. »
Il est 16 h 30, les responsables syndicaux sont aspergés de gaz lacrymogènes. Pascal Priou, le leader régional de l’Unsa, se blesse dans le mouvement de foule qui suit. Fin de manifestation. Démarrent les affrontements entre les CRS et les manifestants les plus radicaux.
Quelques feux de poubelles du côté de la préfecture et à la croisée des trams. Pluies régulières de gaz lacrymogène. Ils ne sont plus qu’une grosse centaine. 19 h, ils se dispersent. En attendant la prochaine manifestation prévue jeudi prochain.
Jean-François MARTIN avec Corinne ARGENTINI
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