La troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mardi 7 février, est marquée par une participation moins importante à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Mais aussi par l’apparition de nouvelles formes d’action avec des blocages.
La troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi 7 février 2023, a moins mobilisé que les deux premières, à Saint-Brieuc. La police a dénombré 5 200 personnes dans le cortège parti de la place de la Liberté aux alentours de 15 h. La CGT a compté 8 000 manifestants. Force ouvrière (FO) : 10 000. C’est presque deux fois moins que les 19 et 31 janvier, mais le cortège était tout de même conséquent.
« On avait des craintes avec l’annonce de deux dates la même semaine. On craignait une chute de la participation, réagit Matthieu Nicol, leader de la CGT dans les Côtes-d’Armor. Je constate la présence d’énormément de jeunes. » Yoann Bouguet, secrétaire général de la CFDT 22, s’attendait aussi à une baisse de participation : « Ce qu’on veut, c’est qu’il y ait beaucoup de monde samedi matin, avec la présence de familles. »
« Cela reste une très très belle mobilisation, dit Éric Le Courtois, le patron de FO 22. L’intersyndicale reste extrêmement motivée, même si on a des différences avec la CFDT. Nous, on veut un retour de la retraite à 60 ans. »
« Ce sont les salariés qui décident »
La journée de mardi a surtout été marquée par l’apparition de nouveaux modes d’action. Dès 5 h, la CGT est allée bloquer le dépôt de Baie d’Armor Transports, aux Châtelets, ce qui a paralysé le trafic des Transports urbains briochins (Tub) à l’heure de pointe, jusqu’à 8 h 30. Le syndicat n’est pourtant pas implanté dans le réseau de bus briochin, où la CFDT est majoritaire.
Mais l’Union locale, composée de cégétistes hospitaliers, territoriaux ou cheminots, a voulu agir là où ça fait mal pour montrer sa colère. Ils étaient une soixantaine : « C’est bien de manifester une fois par semaine, mais ça ne suffit plus », dit un cheminot. On a retrouvé ces mêmes cégétistes quelques heures plus tard dans la zone de Langueux, où ils ont fait du bruit dans la galerie commerciale de Carrefour, avant d’envahir le magasin Boulanger et de se rendre à Leroy Merlin.
La mobilisation est-elle en train de migrer vers des actions « coup de poing » ? Localement, FO semble être sur la même ligne que la CGT, même si les actions de mardi matin ont, semble-t-il, manqué de coordination. D’autres mouvements de blocage ne sont donc pas exclus dans les prochains jours. « On laisse le choix aux unions locales ou aux intersyndicales locales, explique Matthieu Nicol. Nous, on appelle à des initiatives. Mais ce sont les salariés qui décident. »
L’autre point à surveiller est la mobilisation de la jeunesse. Certains visages connus des manifestations pour le climat étaient présents dans le cortège, mardi, tout comme ceux du mouvement « antifasciste ».
Auteur : Thibaud GRASLAND.