Des députés de la majorité présidentielle veulent déposer un amendement pour rallonger de trente minutes le temps de travail hebdomadaire. Une proposition qui rapporterait deux milliards d’euros
Quelques jours à peine après une première mobilisation contre le projet de réforme des retraites plutôt réussie de l’avis des syndicats et même du gouvernement, des députés du Modem, partenaire de la majorité présidentielle, envisagent de déposer un amendement pour supprimer les 35 heures et rallonger la durée de travail hebdomadaire de 30 minutes. Une proposition qui ne va pas forcément apaiser le débat.
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle fait déjà des remous au sein de la majorité, selon « Le Figaro ». Parmi les députés qui soutiennent cette proposition, Philippe Vigier. « S’il y a une demi-heure de travail en plus par semaine, cela génère des cotisations sociales. Et cela permet de consolider financièrement ce système des retraites par répartition. »
Équilibres financiers
La mesure rapporterait environ deux milliards d’euros. Un bon moyen de « trouver des équilibres financiers ». Et cela permettrait également de « baisser la décote pour les petites retraites et les carrières hachées », explique le patron du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Jean-Paul Mattéi.
Face à cette attaque d’un totem de la gauche (les 35 heures ont été mises en place par Lionel Jospin en 2000), les réactions ne se sont pas fait attendre. « La retraite à 64 ans ne leur suffit pas. […] Et demain, la fin des congés payés ? Stoppons-les ! » tranche le député et patron du PCF Fabien Roussel, qui appelle à maintenir la pression lors de la prochaine manifestation nationale, le 31 janvier.
Mais ce projet trouve des adversaires au sein même de la majorité. Un député Horizons, également membre de la majorité, veut croire que « il n’a jamais été question de revenir sur le temps de travail. La majorité cherche des compromis, pas de nouveaux objets de polémiques. » Plus nuancée, la chef des députés Renaissance, Aurore Bergé assure qu’il n’est « pas envisagé d’ouvrir la question de la durée légale du temps de travail » mais « plutôt de donner de la souplesse aux Français qui souhaitent pouvoir moduler leur temps de travail. »