Réforme des retraites. Deux mois de manif et la colère s’installe en Loire-Atlantique (OF.fr-28.03/23)

La manifestation sociale, intersyndicale et familiale, ce mardi 28 mars, à Savenay, a réuni plus de 1 200 personnes, un peu plus que jeudi dernier, contre la réforme des retraites

Certains n’en reviennent pas et ce ne sont pas des militants, nés de la dernière pluie. Ce mardi 28 mars, à l’issue du dixième acte, ils étaient encore plus de 47 000 en Loire-Atlantique, dont 32 000 à Nantes et 10 000 à Saint-Nazaire. Et parmi eux, des mobilisés de la première heure. Comme Sandrine, aide-soignante qui manifestera encore à Saint-Nazaire ou pourquoi pas à Pontchâteau prochainement. « S’il le faut on en fera onze, douze, treize », compte Gilles, cheminot en retraite.

Une nouvelle géographie

Vous avez dit usure ? Après Saint-Nazaire le matin, certains sont encore allés à Savenay. Un millier de personnes dans les rues du bourg, un peu plus que le 23 mars. Du jamais vu depuis le défilé de la Libération le 11 mai 1945. Jeudi, ça sera Pornic pour changer un peu « et parce que la CGT locale l’a souhaité ». Puis Pontchâteau. La géographie de la contestation bouge, s’étale. Comme dit Fabrice David, le leader de la CGT 44, « il y a une volonté de la population de manifester dans son lieu de vie ».

Un peu à l’image des Gilets Jaunes. « Ils ont sans doute créé un précédent, observe Bernard Valin, co-président de la FSU 44. La mobilisation sort de la métropole. » À Sainte-Pazanne, une poignée de citoyennes a organisé une première manifestation ce mardi 28 mars. « Entre les pénuries de carburant, les gaz lacrymogènes et le bilan carbone des déplacements à Nantes ou Saint-Nazaire, on s’est dit que lancer un mouvement en local était cohérent », explique Pauline.

Éric Malo, secrétaire général adjoint de la CFDT Pays de la Loire, le dit aussi : « Le mouvement reprend quelques codes des Gilets jaunes, comme la présence sur les ronds points. »

Les mouvements sociaux qui durent, on en a connu ces dernières années. En 2015, en 2019 contre des réformes de retraite déjà. En 2016 contre la loi travail, portée par Myriam El Khomri, le feuilleton a même duré près de sept mois, 210 jours de mobilisation et de débats. Des mouvements émaillés d’affrontements, on en a connu aussi et des plus violents.

Un regain de confiance dans les syndicats

Face à Emmanuel Macron et à sa réforme des retraites, l’intersyndicale, qui se réunit à nouveau ce mercredi pour parler de la suite du programme, reste unie dans la durée. « C’est plutôt inédit », commente Fabrice David.

L’ensemble des organisations bénéficie d’un regain de confiance. Les leaders voient leurs rangs s’étoffer de nouveaux militants. « L’opinion a choisi la version syndicale », savoure Éric Malo. Elle soutient toujours le mouvement même quand les blocages perturbent le quotidien, estime Fabrice David. Au refus de la réforme, « s’ajoutent aussi le pouvoir d’achat, le délitement des services publics et le combat contre l’autoritarisme de Macron ».

Et la jeunesse dans cette histoire ? « Elle commence à rejoindre le mouvement, mais on l’a connue nettement plus présente », remarque le secrétaire départemental de la CGT. Peut-être parce qu’au niveau local, dans les lycées et les universités, la voix des organisations historiques a moins de portée.

Marylise COURAUD, Yasmine TIGOÉ, Frédéric SALLE, Kate STENT

Source: https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/reforme-des-retraites-deux-mois-de-manif-et-la-colere-sinstalle-0d4f3674-cd87-11ed-b493-b75770ef7f91

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/reforme-des-retraites-deux-mois-de-manif-et-la-colere-sinstalle-en-loire-atlantique-of-fr-28-03-23/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *