
Interpellé en marge de la manifestation contre la réforme des retraites le 23 mars 2023, un militant lorientais a été condamné à une peine de 18 mois avec sursis pour dégradations commises sur le commissariat.
À l’issue de la manifestation contre la réforme des retraites, à Lorient (Morbihan), le jeudi 23 mars 2023, une dizaine de personnes avaient été interpellées après des dégradations et actes de violence commis ce jour-là. Jugées le 27 mars, toutes ont été condamnées à des peines modérées.
Un seul manifestant, interpellé vers 18 h par la brigade anticriminalité en marge de la manifestation, restait en détention provisoire.
Un Lorientais âgé de 38 ans, était jugé, en procédure de comparution immédiate, ce mercredi 5 avril 2023. Identifié par les enquêteurs comme étant l’auteur présumé de jets de projectiles ou d’être l’un des protagonistes d’un feu de poubelle contre la façade du commissariat.
À la barre, ce militant, fait amende honorable. « Lors de mon interpellation, vu les circonstances tendues, j’ai préféré ne pas décliner ma réelle identité. Mais je reconnais les faits, je suis bien l’auteur de jets de deux-trois pierres. » Une plaque de bouche d’égout lancée ? « Non, juste placée devant le commissariat. » Le feu de poubelle ? « Elle brûlait déjà en raison d’une fusée de détresse. Je l’ai alimentée, il est vrai, ensuite. »
« Un début de colère collective… »
« Comment en arrive-t-on là », questionne la présidente. « Je participais à ma huitième manifestation, explique le prévenu. Je suis un militant pacifiste. Mais la surdité du gouvernement face à l’injustice sociale a déclenché un début de colère collective, ici sur un bâtiment représentant le pouvoir de l’État. J’exprime aujourd’hui mes regrets auprès des forces de l’ordre. »
Le procureur évoque des faits « qui n’ont rien d’anodin, dans un contexte de chaos absolu, où une minorité voulait « casser du flic ». Une mise en danger de policiers et du public ». Il requiert 24 mois, dont 12 avec sursis probatoire.
La défense ne l’entend pas ainsi. « Revenons à la raison, une décision de peine ferme pour un primo-délinquant et pour une simple atteinte aux biens aura une portée politique. » Le militant lorientais a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.
Pierre WADOUX
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