Alors que le Conseil constitutionnel rendait ses décisions sur la réforme des retraites, des manifestants étaient présents devant la préfecture des Côtes-d’Armor, ce vendredi 14 avril 2023, à Saint-Brieuc.
Après des semaines de mobilisation, ils attendaient ce moment avec impatience. Sans trop d’illusions. À 18 h, heure à laquelle le Conseil constitutionnel rendait ses décisions sur la réforme des retraites, l’intersyndicale avait appelé à un rassemblement devant la préfecture des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc.
Environ 250 personnes ont répondu présentes au rendez-vous. À l’heure de découvrir le choix des Sages sur leurs smartphones, c’est d’abord du dépit qui est ressenti. « C’était couru d’avance », déplore une manifestante.
Ils demandent « l’abrogation »
Mais au moment des prises de parole des représentants syndicaux, pas de place à la résignation. Et un mot sur toutes les lèvres : « Abrogation ».
Éric Le Courtois, secrétaire général de Force ouvrière (FO) en Côtes-d’Armor, tente de donner de l’espoir, en rappelant que « le CPE (contrat première embauche) avait été promulgué en 2006, mais n’a jamais été appliqué ». Il appelle à la mobilisation « pour une abrogation totale de cette loi scélérate ».
« On va recharger nos batteries »
Matthieu Nicol, secrétaire général de la CGT 22, enchaîne : « Je suis un militant fatigué, ce soir. Mais on va recharger les batteries et remettre le couvert ! On nettoie nos drapeaux, nos gilets et on va les faire briller ! »
Pour remettre le couvert, tous ont coché une case sur leur calendrier : le 1er mai, jour de la fête du Travail, qui aura forcément un goût particulier cette année. Mais d’ici là, d’autres initiatives sont prévues. Notamment par les militants de FO, qui appellent à un pique-nique revendicatif mardi prochain, devant la préfecture. « La flamme ne s’éteindra pas ! On refuse de crever au boulot à 64 ans », prévient Martial Collet, secrétaire général adjoint du syndicat.
Serge Le Quéau, de Solidaires, rappelle, lui aussi, que « la partie n’est pas finie ». Et formule un souhait : « Garder l’unité syndicale ». La CFDT était en effet absente du rassemblement, ce vendredi soir. Si, localement, le syndicat avait appelé à se réunir en milieu de semaine, il s’est finalement tenu aux consignes de l’organisation au niveau national.
À la fin du rassemblement, une vingtaine de jeunes manifestants a récupéré des poubelles dans une rue adjacente et balancé des déchets dans la cour de la préfecture. Avant de se disperser.
Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision. Mais la contestation semble loin d’être finie.
Auteur ; Brice DUPONT.