Rennes. Aux Gayeulles, le nombre d’exilés sous des tentes augmente chaque jour. (OF.fr – 21/08/23)

Le campement de fortune des Gayeulles ne désemplit pas depuis le début de l’été. | OUEST-FRANCE

Leur nombre augmente chaque jour. Au camp des Gayeulles, à Rennes, ils sont maintenant près de 130 à vivre sous des tentes, dont 21 familles et 59 enfants. Moins de 20 % des demandes au 115 sont satisfaites. Le service d’hébergement d’urgence pourrait encore réduire sa capacité d’accueil.

Une quarantaine de personnes, le 10 juillet 2023 ; 77 début août ; 128 au dernier décompte, vendredi 18 août 2023. « Parmi eux, il y a 21 familles avec 59 enfants, dont neuf de moins de 3 ans », indique Marion Quercy, coordinatrice chez Utopia 56. L’association humanitaire agit au quotidien, avec le soutien d’autres associations, pour venir en aide aux migrants.

Le campement de fortune des Gayeulles ne désemplit pas, depuis le début de l’été. Le parc Saint-Cyr, où vivent une quinzaine de sans-abri, et le Bâtiment à modeler (l’ancien Antipode) à Cleunay, qui héberge une dizaine d’Afghans, sont deux autres points d’ancrage de la misère itinérante à Rennes.

« Les parents ne demandent qu’à travailler »

La grande majorité des exilés des Gayeulles ont vu leur demande d’asile déboutée. Ils viennent le plus souvent d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Côte d’Ivoire) ou d’Europe de l’Est. « Or, beaucoup vivent en France depuis des années. Les enfants sont scolarisés et les parents ne demandent qu’à travailler, ce qu’on leur refuse puisqu’ils sont en situation irrégulière », déplore Armelle Bounya, du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples).

La grande majorité des exilés des Gayeulles ont vu leur demande d’asile déboutée. Ils viennent le plus souvent d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Côte d’Ivoire) ou d’Europe de l’Est. Mais ils vivent en France depuis des années et faute de papiers, les parents n’ont pas le droit de travailler. | OUEST-FRANCE

Comme Domeniko, ce père de famille venu d’Albanie pour soigner sa femme, atteinte d’une leucémie. Arrivée en décembre 2018 sur le territoire, la famille a pu obtenir un titre de séjour provisoire pour soins. Aujourd’hui sans papier, elle s’accroche à une possible régularisation à la fin de l’année, comme à une bouée de sauvetage. « Il faut cinq ans de présence sur le territoire et trois ans de scolarisation pour espérer l’obtenir », explique Armelle Bounya. Et Domeniko a bon espoir de trouver un emploi dans le bâtiment.

Cet Érythréen, dont la femme se soigne tant bien que mal pour son diabète (elle a passé une nuit à l’hôpital, la semaine dernière), espère aussi un avenir meilleur pour son épouse et ses quatre enfants. D’autant que la famille a vu sa demande d’asile acceptée, par la préfecture du Gers. Mais elle n’a pas pu obtenir de logement. Alors elle vit aux Gayeulles, depuis trois semaines.

Camille, salariée d’Utopia 56, évoque aussi cette maman géorgienne et son fils qui vivaient à l’hôtel de Montgermont, jusqu’à sa transformation en sas d’hébergement temporaire pour les sans-abri de région parisienne. « On leur a accordé trois nuitées à Brest et puis plus rien, alors ils sont revenus ici. »

Treize mineurs isolés sous des tentes

Il y a encore ces treize mineurs isolés, qui sont arrivés mercredi soir au camp, après quelques nuits passées au foyer d’urgence du centre départemental de l’enfance, qui leur avait fait de la place, uniquement pour le week-end du 15 août. Les dispositifs de mise à l’abri des mineurs dits « non accompagnés » sont saturés en Ille-et-Vilaine.

Une cagnotte est ouverte pour financer l’achat de tentes et de fournitures du quotidien, comme les bouteilles de gaz (40 € l’unité) qui servent à la cantine commune. | OUEST-FRANCE

Bénévoles et travailleurs humanitaires réclament l’ouverture de nouveaux hébergements (en plus des 2 200 places qui existent déjà). Au risque de créer un appel d’air, comme certains le dénoncent déjà ? « Non, il n’y a pas d’afflux massif et si ces gens arrivent, c’est qu’ils n’ont pas trouvé de solution ailleurs, répète la militante du MRAP. Et surtout, ils ne viennent pas de gaieté de cœur. Ils ont vraiment besoin d’aide. On parle ici de familles, d’enfants. »

Une cagnotte est ouverte pour soutenir les exilés des Gayeulles. L’argent sert à financer l’achat de tentes et de fournitures du quotidien, comme les bouteilles de gaz (40 € l’unité) qui servent à la cantine commune.

Auteur : Laurent LE GOFF.

Source : Rennes. Aux Gayeulles, le nombre d’exilés sous des tentes augmente chaque jour (ouest-france.fr)

URL de cet article : Rennes. Aux Gayeulles, le nombre d’exilés sous des tentes augmente chaque jour. (OF.fr – 21/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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