Par Rémi Certain (Presse Océan)
La collecte départementale des Restos du cœur se déroule du 6 au 8 octobre 2023 dans 150 supermarchés de Loire-Atlantique. La générosité est indispensable alors que l’association, submergée, ne pourra plus accueillir autant de gens.
Plus que jamais, les Restos du cœur comptent sur la générosité et la solidarité. Du vendredi 6 au dimanche 8 octobre 2023, l’association lance sa grande collecte départementale. Près de 3 000 bénévoles seront présents dans plus de 150 magasins alimentaires, pour récolter les denrées indispensables au fonctionnement des 34 centres de Loire-Atlantique pendant l’hiver.
Face aux coûts qu’elle doit supporter, l’asso va revoir ses critères d’accès
Près de 160 tonnes de marchandises avaient été collectées l’an passé. On espère faire aussi bien
, souffle Jean-Michel Griffon, responsable de l’association dans le département. Il invite les donateurs à suivre les conseils des bénévoles qui les accueilleront dans les supermarchés : Ils les guideront vers les produits nécessaires, les besoins n’étant pas tout à fait les mêmes d’un centre à un autre.
À moins de deux mois du début de la campagne d’hiver des Restos du cœur, le rendez-vous est primordial dans un contexte marqué par la crise économique et l’explosion des demandes. Le nombre de familles accueillies a augmenté de 31 % dans le département après le covid, l’envolée des coûts énergétiques et la hausse du prix de la vie. En moyenne, 65 000 repas ont été distribués chaque semaine l’an passé. Les jeunes de moins de 25 ans représentent maintenant la moitié des personnes accueillies, le nombre de familles monoparentales explose, les retraités poussent la porte de nos centres…
Et dans le même temps, nous prenons nous-mêmes de plein fouet les effets de l’inflation
, grimace Jean-Michel Griffon. Les Restos du cœur traversent une crise financière inédite. L’appel à l’aide, lancé début septembre par leur président national, Patrice Douret, a été entendu : le trou
de 35 millions d’euros nécessaires pour boucler le dernier exercice, va être comblé. Seulement si on ne veut pas continuer à creuser, il va falloir revoir notre fonctionnement
, prévient Jean-Michel Griffon.
Cure d’austérité
La mort dans l’âme, le président départemental fait le tour des centres depuis la fin de l’été pour informer les bénévoles : Nous serons moins souples sur les barèmes, qui se basent sur le reste à vivre des familles. Ce qui veut dire qu’on ne pourra plus aider un certain nombre de personnes qui avaient l’habitude de nous solliciter. Par ailleurs, nous allons vers une réduction d’un tiers de nos dotations. À titre d’exemple, le lait, ce sera une fois par semaine et pas à chaque distribution. Une famille de six personnes pourra faire 24 repas sur la semaine grâce aux Restos quand elle en faisait 36 l’été dernier.
Sacralisées
, les distributions de rue ou les dotations pour les bébés échapperont à la cure d’austérité. Pour le reste, la gestion dans nos centres sera plus drastique. C’est ça, où les Restos disparaissaient dans les trois années à venir.
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