En deux semaines, les usagers des TER au départ de Brest en fin de journée ont subi plusieurs retards importants ou suppressions de trains. Face à la grogne, la SNCF répond.
Par Brendan MICHEL.
Ces dernières semaines, un sentiment de ras-le-bol s’est installé sur les quais de la gare SNCF de Brest. Il flotte un air de lassitude dans le hall d’accueil. « On voit les gens souffler, certains sont énervés, d’autres résignés », explique un usager régulier des TER. Entre les mercredi 13 et lundi 25 mars 2024, les voyageurs des lignes TER du soir ont constaté à, au moins quatre reprises, des perturbations majeures sur les lignes.
Leurs déboires avaient débuté le mercredi 13 mars donc, sur le TER Brest – Rennes de 19 h 36, qui a accusé un retard d’une heure trente en raison d’un problème de frein sur un autre train parti quelques minutes plus tôt. Le mardi 19 mars, l’agression d’un contrôleur avait entraîné l’annulation du TGV Inoui de 19 h 19 à destination de Paris, ainsi qu’un retard de trente-cinq minutes du TER à destination de Rennes. Le vendredi 22 mars, c’est cette fois une personne déambulant sur les rails qui a contraint la SNCF à interrompre le trafic, le temps que les forces de l’ordre interviennent. À la clef, un TER bloqué en pleine voie, un TGV retenu à Landerneau et des retards de quarante-cinq minutes pour les trains suivants. Le dernier épisode en date a eu lieu lundi 25 mars, avec la suppression du TER Brest – Morlaix de 19 h 01 pour un problème de boîte noire.
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« Ça commence à être agaçant »
S’ils ont été compréhensifs sur les incidents humains, les usagers ont plus de mal à encaisser les incidents techniques, « d’autant plus qu’ils s’ajoutent à des retards moins importants mais réguliers », embraye un quinquagénaire de la région morlaisienne, habitué à prendre les lignes régionales du soir. « Cinq à dix minutes, cela reste raisonnable, mais c’est à répétition. Ça commence à être agaçant, d’autant plus qu’on a souvent des explications éparses et presque jamais d’excuses », argue-t-il, pointant « un sentiment de vétusté des équipements et des rames ».
La Région a massivement investi dans le matériel depuis plusieurs années, ce qui permet au TER Bretagne d’offrir aux usagers du territoire la meilleure régularité de France.
Faux pour la SNCF, qui explique que « les événements survenus n’ont aucun lien entre eux et ne permettent pas de supposer un manque de qualité des rames TER. La Région a massivement investi dans le matériel depuis plusieurs années, ce qui permet au TER Bretagne d’offrir aux usagers du territoire la meilleure régularité de France avec un taux de 94,7 % en 2023 ». Sur la ligne Brest – Landerneau – Morlaix, la SNCF avance ainsi un taux de régularité (*) de près de 97 % en cumul depuis le 1er janvier 2024 et un taux de suppression de 1,56 %, toutes causes confondues.
Solution de prise en charge à chaque incident
« L’ensemble du parc matériel bénéficie d’une maintenance rigoureuse. Malgré cela, un incident peut survenir, ce qui a été le cas les 13 et 25 mars », explique la SNCF. « À chaque incident, une solution de prise en charge des voyageurs est étudiée : par autocar, taxi ou par report sur le train suivant ». Elle indique, par ailleurs, avoir mis en place le 1er septembre 2020 le service « l’engagement ponctualité » à disposition des abonnés annuels, qui leur permet de bénéficier d’une réduction de 20 % de leur prochaine mensualité si un de leurs trains accuse un retard ou une suppression.
Contactée, la région Bretagne, compétente en matière de transport régional et qui investit en moyenne 100 M€ par an dans l’entretien du réseau, se range derrière la réponse de la SNCF.
(*) Pourcentage de trains avec un retard inférieur à cinq minutes à l’arrivée
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