À la veille d’une dixième journée de manifestation contre la réforme des retraites, mardi 28 mars 2023, l’intersyndicale reste mobilisée et unie, en Ille-et-Vilaine. La détermination est intacte.
« La fatigue s’installe, on a mis pause sur les manifestations ce week-end. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne se passera rien ce lundi 27 mars et jusqu’à la nouvelle manifestation mardi 28 mars. Mais entre les défilés, les assemblées générales, les grèves, les blocages, c’est beaucoup de temps. On a l’habitude, mais il faut se reposer. La fatigue peut faire perdre sa lucidité. » C’est Fabrice Lerestif secrétaire général départemental Force ouvrière qui parle.
Avec ses collègues de l’intersyndicale, responsables départementaux, Jean-Charles Hellequin (Solidaires 35), David Morel (CFDT 35), Domique Besson-Milord (CGT 35), il est sur le front depuis le 19 janvier 2023.
« On se reposera après, quand on aura gagné »
Mardi, ce sera le dixième défilé pour dire non à la réforme des retraites. « On est tous admiratifs du courage des militants, de leur détermination. Et depuis le début, le cortège est intergénérationnel, intersyndical, interprofessionnel. On ne va pas lâcher. Cette détermination efface la fatigue. On se reposera après, quand on aura gagné, obtenu le retrait du texte. On y croit » explique Dominique Besson-Milord secrétaire générale départementale CGT.
Les syndicats ne sont pas focalisés sur le nombre de manifestants, « ça fluctue forcément sur la durée, mais ce qui ne change pas c’est l’unité. » Et ce qui permet de tenir, c’est aussi la solidarité, « des personnes de 80 ans ne défilent pas mais nous apportent un café, un ravitaillement. Au Rheu, on a vu un délégué syndical seul qui commence à bloquer. D’autres personnes sont venues spontanément tenir le point avec lui. Ce n’est pas toujours comme ça ! Et ça fait chaud au cœur. On n’est pas isolés dans notre bulle. On sent une adhésion, ça crée du lien ».
« Notre colère est pacifiste »
Les violences ? « On les regrette. Les casseurs ne sont pas nos amis, souligne Jacques Tallec du service d’ordre FO. On s’est désolidarisés depuis le début. On reçoit aussi des menaces. Nous, notre colère est pacifiste. »
Tous espèrent : « Si le président Macron retire sa réforme, les manifestations s’arrêtent. C’est la solution, dans l’intérêt général. C’est lui qui est responsable des soucis, qu’il prenne ses responsabilités. La plus haute expression de l’ordre, c’est le retrait. »
Auteur : Agnès LE MORVAN.