RN-FN, historique d’un parti fondé par des Waffen-SS que certains veulent réhabiliter (LI.fr-6/11/23)

Par Eliot

Les pères fondateurs du FN sont des collabos, des SS, des hyènes fascistes

Le RN vient de fêter ses 50 ans. Bizarrement, aucune mention, aucun honneur n’est jamais fait par la communication officielle du parti aux fondateurs du FN. Pire, lorsque le parti évoque sa création, soit il omet certains noms « compromettants » (un euphémisme dont vous comprendrez rapidement l’ampleur), soit il ment outrageusement en se revendiquant fondé par des résistants, en même temps qu’il s’auto-proclame véritable parti du Gaullisme.

Mais malheureusement pour Marine Le Pen et ses sinistres amis, il y a un petit caillou dans leurs chaussures. Ce petit caillou, c’est l’Histoire. Voici donc un pêle-mêle non exhaustif de l’identité des fondateurs du FN.

Pierre Bousquet, premier trésorier du FN, ancien Waffen SS –Le 27 octobre 1972, Pierre Bousquet accompagne Jean-Marie Le Pen en préfecture pour déposer les statuts officiels du Front National. Trésorier du parti pendant 9 ans, membre de son premier bureau politique, il est un collaborateur de la pire espèce. Caporal de la division Charlemagne (NDLR : division d’infanterie de la Waffen SS principalement constituée de volontaires français), il participa à la défense de Berlin en 1945, et plaida jusqu’à sa mort pour la réhabilitation du nazisme. Plusieurs fois candidat pour le FN dans les années 70, il en rédige les premiers programmes aux côté d’un autre ancien Waffen-SS, Jean Castrillo.

Pour aller plus loin : Pourquoi le RN a honte de célébrer ses 50 ans ? Car il a été fondé par un Waffen SS

Victor Barthélémy, premier secrétaire administratif du FN, ancien bras droit de Doriot – D’abord soutien de l’Action Française, Barthélémy rejoint ensuite le PPF de Doriot (NDLR : dirigeant d’un parti collaborationniste) dont il devient le bras droit. À la mort de Doriot, il co-dirige même le parti. Il rejoindra par la suite le Front National pour l’Algérie Française (le FNAF, parti fondé par Jean-Marie Le Pen en 1957), avant de devenir premier secrétaire administratif du FN.

François Brigneau, vice-président, membre du conseil national de Vichy – Lui aussi membre du PPF de Doriot, il est membre du conseil national de Vichy, et intègre La Milice après le débarquement de Normandie. Plusieurs fois condamné pour antisémitisme et négationnisme, il est l’un des fondateurs du FN dont il est même vice-président dès 1972.

Et la liste est encore longue (lire « Qui créa le Front national ? Première partie : les nostalgiques du nazisme et de la collaboration », Contretemps, Jean-Paul Gautier). Parmi les premiers membres du RN se retrouvent encore d’autres anciens SS,  d’anciens membres de l’Organisation Armée secrète (NDLR : organisation terroriste d’extrême droite favorable à l’Algérie française), et d’autres membres d’Ordre Nouveau.

Aussi, l’importance et l’impunité médiatique dont a par la suite bénéficié le premier président du FN, Jean-Marie Le Pen, ne saurait faire oublier qu’il est déjà, en 1972, très loin de ce que l’on peut décemment appeler une « façade présentable ». Le Pen est alors un ancien député poujadiste, tortionnaire en Algérie française où il a laissé un couteau des jeunesses hitlériennes gravé de son nom, et il est fondateur d’une maison d’édition condamnée pour apologie de crime de guerre après avoir diffusé des chants du IIIème Reich.

Malgré cette histoire, les médias dominants et le camp présidentiel passent leur temps à dédiaboliser le RN

On l’a vu, la naissance même du FN est affaire de dédiabolisation : celle d’Ordre Nouveau, un groupuscule néofasciste violent, en quête de respectabilité électorale. Mais cette quête de dédiabolisation originelle du FN a progressivement trouvé ses meilleurs alliés dans les médias traditionnels. Ces alliés sont aujourd’hui plus fidèles que jamais, main dans la main avec un camp présidentiel prêt à toutes les compromissions pour inclure le RN dans « l’arc républicain » et diffamer la France insoumise.

Pour aller plus loin : Notre série sur les éditorialistes de plateaux

Ainsi, outre CNews, C8 ou Europe 1, organes idéologiques assumés du milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré, des éditorialistes de plateaux à peine plus discrets distillent, depuis des années, l’idée selon laquelle Marine Le Pen aurait habilement rompu avec les vieux démons de son parti. Elle serait en définitive plus républicaine que les insoumises et les insoumis.

Songez seulement au fait qu’il y a tout juste un an, le journal Le Monde publiait une vidéo de 4 minutes visant à faire passer la phrase de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz comme « détail de l’histoire », pour une simple « déclaration non calculée, dans le feu d’une émission de radio », plutôt que pour l’expression authentique de négationnisme et d’antisémitisme.

Pour aller plus loin : Scandale : une vidéo du Monde dédiabolise le RN et la famille Le Pen

Partout, l’extrême droite progresse : n’oublions pas le véritable visage du RN

Aujourd’hui, l’action conjuguée des médias des neufs milliardaires et d’une bourgeoisie macroniste qui sait que ses intérêts ne seraient pas menacés par l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite fait courir un grave danger pour la démocratie. Avec l’aide des macronistes, le RN a gagné des voix et des élus ces dernières années. Dans le même temps, toutes les occasions sont saisies pour la lapidation médiatique des insoumises et des insoumis, et pour leur exclusion de « l’arc républicain ».

Le RN n’a pourtant pas rompu avec ce passé infamant. Rien qu’à l’Assemblée nationale, le parti compte dans ses rangs un député ayant tenu une librairie négationniste, un autre qui préfère les chiens aux migrants, un autre encore qui compare l’avortement à la Shoah. Ailleurs, l’entourage du parti de Marine Le Pen est encore adepte des saluts nazis. A l’Assemblée nationale aussi, les textes examinés par le RN dans sa « niche parlementaire » témoignent de la continuité entre FN et RN, et montrent aussi l’ampleur de leur supercherie sociale. Suspension des allocations familiales à certaines familles, tests osseux sur des migrants, interdiction de l’écriture inclusive, voilà le type de priorités du parti d’extrême droite.

Pour aller plus loin : Notre série sur les députés RN

Pour la bourgeoisie et ses chiens de garde de plateaux, l’Histoire est toujours la même : plutôt Hitler que le Front Populaire. Ils savent pertinemment qu’une prise de pouvoir du Rassemblement National ne menacerait pas leurs intérêts. Ils savent en revanche que la justice sociale et environnementale, unique boussole des insoumis, les ferait contribuer à hauteur de ce qu’ils doivent. Alors ils sont prêts à toutes les compromissions, y compris avec un parti d’extrême droite fondé par des nazis.

Pourtant, derrière les redingotes et les chemises bien repassées, c’est toujours la même veste en cuir et toujours les mêmes barres de fer. Toujours la même haine, toujours la même violence, les mêmes obsessions racistes. Partout en Europe et jusque dans nos rues, l’extrême droite progresse. Elle avance à visage de plus en plus découvert.

Ce visage, c’est aussi celui du RN, aujourd’hui, comme hier. Tâchons de ne pas l’oublier.

Malgré le fait que Marine Le Pen et ses amis aimeraient beaucoup le faire oublier, le RN n’est évidemment pas un parti comme les autres. Et malheureusement pour eux, les insoumises et le insoumis seront toujours là pour rappeler que le RN a été fondé par des nazis, qu’il est héritier de ceux qui ont écrit les pages les plus sombres de l’Histoire du XXème siècle, et qu’il porte en gène la haine de l’autre comme il porte la haine de la démocratie.

Source: https://linsoumission.fr/2023/11/06/rn-fonde-par-des-nazis/

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