Dimanche 17 décembre, à 15 heures, dans la chapelle de Tronoën, un sujet original sera abordé : comment en est-on venu à vénérer ce qui était tabou dans l’antiquité, à savoir, les reliques ?
En partenariat avec l’office du tourisme et la communauté de communes, Kerne culture proposera une conférence dans la chapelle de Tronoën (Finistère), dimanche 17 décembre, à 15 heures. L’intitulé est déjà tout un programme : Saints, fontaines et reliques : le sacré au Moyen Âge.
Mehdi Dallali, professeur d’histoire, est un spécialiste de ce sujet. Il a consacré son mémoire au culte des reliques. Passionné par l’histoire du christianisme occidental, il a tenté de répondre à une problématique complexe : comment est-on passé d’un tabou dans le monde antique à un culte qui est au centre de la religion médiévale chrétienne ?
L’enseignant se garde bien de toute interprétation manichéenne et rappelle « qu’il n’y a pas de morale en Histoire et qu’il s’agit de comprendre les mentalités et le contexte de l’époque ». Mehdi Dallali aime transmettre, avec humilité, ses connaissances sur cette période. « Le monde antique romain, les Hébreux, les Grecs ou les religions méditerranéennes interdisaient de toucher un cadavre. C’était une souillure religieuse, parfois punie de la peine de mort. C’était un tabou mais il y a eu un revirement incroyable et cet interdit est devenu un culte au centre de la religion médiévale chrétienne », explique-t-il, en bon pédagogue.
Des propos sérieux qui fourmillent d’anecdotes.
Le contexte politique et religieux explique en partie les raisons de ce revirement. L’époque est celle des guerres de religion, du schisme entre catholiques et protestants. Ces derniers détruisent des statues, des vitraux et des reliques pendant ces heures sombres, où ils sont pourchassés.
Loin d’être abstrait, les propos de Mehdi sont parsemés d’anecdotes. Ainsi, par exemple, Saint-Louis consacra « la moitié du budget du royaume de France pour acquérir la couronne d’épines de Jésus auprès d’un empereur byzantin ».
L’habitant de Saint-Jean-Trolimon insiste aussi sur les particularités bretonnes et bigoudènes, l’importance des ermites comme Saint-Moran, Guénolé ou Saint-Maudez. Ce dernier, originaire d’Irlande, évangélisateur, a donné son nom à la fontaine de Tronoën. Il était réputé pour soigner et guérir les piqûres. Par conséquent, «Les reliques secondaires » : bâtons de pèlerin, manteaux et textes prenaient toute leur importance dans une Bretagne encore imprégnée de pratiques druidiques, liées aux fontaines.
17 décembre, à 15 h, dans la chapelle de Tronoën. Durée 1 h. Tarif plein : 5 €, réduit : 3 € (demandeur d’emploi et 7 à 16 ans ). Réservation auprès de l’office du tourisme : 02 98 82 37 99.
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