Salaires, emploi, retraites : environ 2 500 personnes dans la rue à Brest. ( LT.fr – 30/09/22 – 11h51 )

Retraite, temps de travail, refus des licenciements, salaires… Les mots d’ordre sont nombreux en cette journée de grève nationale.
Retraite, temps de travail, refus des licenciements, salaires… Les mots d’ordre sont nombreux en cette journée de grève nationale. (Le Télégramme/Pierre Chapin)

Répondant à un appel national à la grève, environ 2 500 personnes ont pris la rue à Brest, ce jeudi 29 septembre 2022. Une rentrée sociale « réussie » pour l’intersyndicale CGT, Sud et FSU.

Certes, tous les syndicats n’avaient pas répondu présents à l’heure de l’appel. Mais il n’empêche, réunir quelque 2 500 manifestants (3 000, même, selon la CGT), pour un premier rassemblement interprofessionnel, est bien le signe d’une rentrée sociale réussie.

À entendre les responsables locaux de la CGT, FSU, Sud ou CNT, la coupe est pleine : la population se « paupérise », et les diverses mesures gouvernementales pour faire face à la flambée des prix ne seraient que des « rustines » insuffisantes pour soigner le portefeuille des ménages français. Sans oublier le projet de réforme « injuste » des retraites, jugé ici « toxique », et « inacceptable ».

Les jeunes et étudiants étaient minoritaires au sein du cortège, ce jeudi à Brest.
Les jeunes et étudiants étaient minoritaires au sein du cortège, ce jeudi à Brest. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

« Sentiment de mépris »

Un constat assez largement partagé, si l’on en juge par les catégories et branches professionnelles représentées dans le cortège, où les enseignants, en nombre, côtoyaient les cheminots, quand les soignants marchaient du même pas que les métallos. Avec un même message pour le gouvernement : « On veut du salaire ».

« On parle beaucoup des débuts de carrière dans l’Éducation nationale. Mais pour les autres ? Et on augmente le point d’indice de 3,5 % : pourquoi pas 4 % comme pour les retraités, ou bien plus pour suivre l’inflation », interroge Florence, enseignante à Guilers, où les douze classes étaient fermées ce jeudi matin. « On ressent un sentiment de mépris, et c’est encore rien par rapport à ce que vivent les AESH ».

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap déplorent un manque de considération criant de la part de l’Éducation nationale.
Les accompagnants d’élèves en situation de handicap déplorent un manque de considération criant de la part de l’Éducation nationale. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

Des accompagnants d’élèves en situation de handicap que l’on retrouve plus loin dans le cortège. « Huit ans que je travaille, toujours pas de CDI. J’ai un contrat de 24 h pour m’occuper de cinq élèves sur deux classes, alors que ces enfants totalisent normalement 54 h d’accompagnement, selon les notifications de la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées). Tout est comme ça : l’inclusion à la française est une illusion, qui pénalise les élèves », dénonce Karine, qui travaille à Plouzané.

Éloïse plaide pour une augmentation générale des salaires face à l’inflation.
Éloïse plaide pour une augmentation générale des salaires face à l’inflation. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

« À la fin du mois, il ne reste rien »

« “Mettez un col roulé” est le nouveau “donnez leur de la brioche” », brandit pour sa part Éloïse, en référence aux propos attribués à Marie-Antoinette face à la révolte d’un peuple criant sa faim. « Ce n’est pas normal qu’on nous demande de faire autant d’efforts quand les grands groupes continuent d’engranger les bénéfices », peste l’assistante administrative, payée au niveau du Smic (1 329 € nets). Un salaire minimum augmenté de 2,01 % au 1er août dernier : « Mais quand mon pot de yaourt prend 5 %, ça change quoi ? À la fin du mois il ne reste toujours rien ».

Elle se consolera en voyant le nombre, autour d’elle. Comme le fait Aziliz, enseignante titulaire en zone de remplacement, surprise du taux de gréviste dans son établissement. « J’espère que c’est que le début, si on ne veut pas se faire bouffer cet hiver ». Un vœu repris à leur compte par les syndicats (« une journée réussie ne fait pas un mouvement », dixit la CGT), bien décidés à chauffer le pavé dans les prochaines semaines.

Source : Salaires, emploi, retraites : environ 2 500 personnes dans la rue à Brest – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Auteur : Pierre Chapin

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