Une marche blanche aura lieu samedi 24 février à Concarneau, pour « briser » le tabou autour des accidents mortels du travail. À l’initiative de cette action, Théodora-Danielle Rapha qui rendra hommage à son mari décédé il y a deux ans.
Par Guirec FLECHER
Pour toutes celles et ceux qui ont perdu la vie au travail, ils marcheront ce samedi 24 février à Concarneau. En tête de cortège, Théodora-Danielle Rapha à l’initiative de cette manifestation. Pour elle, la vie « s’est arrêtée » le 25 avril 2022. Ce jour-là, son mari décédait à l’âge de 53 ans après avoir été happé par une machine, dans une usine de mareyage à Concarneau. Depuis, Théodora-Danielle Rapha se bat pour avoir des réponses. Ce samedi, le visage de Raphaël Rapha s’affichera sur des tee-shirts à son effigie, pour que jamais, il ne puisse être oublié. Comme la Concarnoise, ils sont nombreux à être touchés, chaque année, par la mort d’un proche sur son lieu de travail. L’an passé, on estimait à 903 personnes le nombre de victimes.
«Briser le silence»
Ce week-end, d’autres familles endeuillées seront présentes en Ville bleue pour évoquer leurs histoires et apporter leur soutien. Toutes, comme Théodora-Danielle Rapha, sont membres du Collectif familles stop à la mort au travail. Depuis sa création, l’association se donne pour mission de « briser le silence qui entoure la question des accidents mortels du travail et de faire en sorte que ces accidents ne se produisent plus ». Les membres partagent ainsi « leur expérience au service d’autres familles concernées ». À cette occasion, les personnes présentes défileront derrière une banderole où s’afficheront les noms et visages de victimes.
« Pas de simples faits divers »
À Concarneau, le rendez-vous est fixé à 13 h 45, sur le quai d’Aiguillon, à côté de l’office de tourisme, pour un départ à 14 h. « Toutes les personnes qui souhaitent défiler sont les bienvenues », précise la Concarnoise.
De là, le cortège remontera le quai Pénéroff et la corniche pour rejoindre le quai Nul, lieu qu’affectionnait particulièrement Raphaël de son vivant.
Sur le quai, les prises de parole se succéderont, à commencer par Théodora-Danielle Rapha qui rendra hommage à son mari. « Je rappellerai que les accidents du travail ne sont pas de simples faits divers. Que cela ne doit pas devenir une banalité et que, pour tous ceux qui restent, la vie est alors très difficile », rapporte la mère de famille. Les membres du Collectif familles stop à la mort au travail listeront ensuite les noms de leurs « anges » disparus.
Impliqué sur le sujet, le professeur d’histoire-géographie Matthieu Lépine, installé depuis peu à Quimper, sera également présent lors de l’évènement. Auteur du livre « L’hécatombe invisible » (Seuil), il recense sur internet les accidents mortels du travail. Devant les personnes présentes, il expliquera en quoi ces morts « sont les conséquences d’une même organisation du travail qui est défaillante ».
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Un dépôt de roses
La manifestation se terminera par un dépôt de roses en mémoire à Raphaël Rapha. À l’issue de cette marche, une collation sera proposée vers 15 h 15, au Pôle nautique. Théodora-Danielle Rapha poursuivra, elle, son combat. Cette dernière nourrit l’espoir d’installer, à Concarneau, une plaque commémorative portant le nom de celui avec qui elle a partagé sa vie. Mais surtout, d’obtenir un procès lui permettant, enfin, d’avoir des réponses à ses questions.
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