Les Restos du cœur organisent leur grande collecte de fin d’hiver, entre vendredi 1er et dimanche 3 mars 2024. Dans le Finistère, plus de 2 millions de repas par an sont distribués. Un seuil que regrette leur président, Loïc Spagnol. Pourquoi ? Comment ?
Propos recueillis par Carole TYMEN.
En sortie d’hiver, la grande collecte de mars organisée par chaque centre des Restos du Cœur, leur permet d’engranger des denrées à distribuer à leurs bénéficiaires pendant la période « estivale ». En 2023, cette collecte finistérienne a permis de collecter 400 tonnes via 160 magasins.
Que représentent les Restos du Cœur dans le Finistère ?
Le Finistère compte 17 centres de distribution, un entrepôt de 900 m² à Châteaulin, 860 bénévoles à l’année et une équipe de salariés. Mais aussi des vestiaires et un centre itinérant. Et 12 000 personnes accueillies.
Quelles sont les tendances dans le Finistère sur les quatre dernières années ?
Le nombre de repas annuel servi est passé de 1,5 million à 2,1 millions en trois ans. Une catastrophe pour le président des Restos du Finistère, Loïc Spagnol, en responsabilité depuis 2021. « Le plafond de verre des 2 millions a explosé. Rien qu’entre 2022 et 2023, on a une hausse de 18 % du nombre de personnes accueillies. »
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Qui sont les personnes accueillies ?
Beaucoup de familles monoparentales (femmes), de retraités, d’étudiants. « Aujourd’hui, en Finistère, la précarité cède la place à la pauvreté, explique Loïc Spagnol, président des Restos du cœur du Finistère. Avoir un travail ne suffit plus. Quand on touche une retraite à 800 € et une fois qu’on a payé son loyer et ses charges (énergie, carburant), on commence le mois à zéro. »
Qui sont les donateurs privilégiés des Restos du Finistère ?
Des entreprises (dont plusieurs prestigieuses) de l’agroalimentaire local, le monde rural et les grandes surfaces donnent régulièrement aux Restos du Finistère. Dans les travées de l’entrepôt de Châteaulin, il y a aussi des colis qui viennent d’Europe, via un fonds spécifique. Les besoins des centres sont complétés par des achats. Las. En 2023, ils ont coûté 800 000 €. Une facture qui a plombé la santé des Restos du Finistère, qui travaille, plus que jamais, à développer les dons.
La délocalisation de l’entrepôt départemental de Milizac à Châteaulin a-t-elle permis de faire des économies, comme espéré ?
Oui et non. Cela a permis de limiter la hausse des coûts (dont le carburant à mettre dans les camions de l’association) et de ménager la santé des véhicules vieillissants mais, selon le président, la démarche a échoué car, « depuis trois ans, on se prend toutes les crises. Covid, Ukraine, coût des énergies, inflation. »
Les Restos du Finistère ont-ils besoin de bénévoles ?
Oui. Cela va du coup de main d’un jour, comme pour la collecte de ce week-end (1 000 bénévoles), au volontariat à l’année, notamment pour aider à l’entrepôt de Châteaulin. Des profils avec une expérience dans la logistique, en préparation de commandes ou des chauffeurs sont particulièrement recherchés.
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