SNU : Macron avance ses pions (IO.fr-25/05/23)

Dans le « village SNU » de Nantes, le 19 avril

Par Adrien DUQUENOY

Le 29 mars, confronté à la mobilisation dans le pays et notamment de la jeunesse, Macron renonçait finalement à rendre obligatoire le service national universel (SNU). Mais il cherche, malgré tout, les moyens d’avancer sur le sujet.

En mars, toute la jeunesse qui a pris cette décision comme un recul de Macron face à la mobilisation avait bien raison, d’autant que ceci représente un point d’appui important.

Depuis, tous les villages SNU qui se sont tenus pour assurer la propagande de cette tentative d’embrigadement de la jeunesse voient systématiquement se rassembler contre l’initiative : des jeunes, des militants… réussissant même à faire annuler les déplacements de la secrétaire d’Etat en charge du dossier, Sarah El Haïry.

En projet : 12  jours de stage de « cohésion », sur le temps scolaire, pour des classes de seconde …

Macron a chargé sa secrétaire d’Etat de faire connaître une nouvelle piste pour faire monter en puissance le dispositif. Il s’agirait d’un stage de 12 jours sur le temps scolaire pour les élèves de 2de dès la rentrée de septembre 2023. Il s’agirait, pour des enseignants volontaires, d’inscrire leur classe de 2de pour qu’elle réalise un « stage de cohésion » en uniforme.

Les enseignants seraient « invités » à inscrire leurs élèves, dans le cadre du « pacte enseignant », instrument de pression et de chantage pour l’obtention d’une prime. Les élèves verraient ce stage « valorisé » sur la plateforme ParcourSup…

Donc aux enseignants à qui le gouvernement refuse toutes les revendications, notamment sur les salaires, ce dernier leur répond : faites rentrer vos élèves dans le rang ! On vous lâchera une prime. Et aux élèves à qui ce gouvernement prive d’entrée dans l’enseignement supérieur une quantité astronomique d’entre eux au moyen de ParcourSup, le gouvernement leur répond : Rentrez dans le rang ! Et la plateforme à broyer votre avenir, ParcourSup, sera (peut-être) plus souple…

Refus !

Le peu de participants aux villages du SNU, et les rassemblements systématiques contre leur tenue l’indiquent : la jeunesse, et avec eux leurs parents et leurs enseignants, ne veulent pas du SNU. Ils ne veulent pas de mise au pas ou d’un quelconque stage de « cohésion », qui plus est en supprimant 12 heures de cours, pour préparer la jeunesse à la guerre. Ce qu’ils veulent, c’est le droit à un avenir, et pour ça, le droit à l’école, à l’enseignement, aux diplômes… systématiquement remis en cause par le gouvernement.

Réaction d’organisations syndicales Pour la fédération FO de l’enseignement « Ces annonces sont une provocation de plus, dans un contexte où le ministre Ndiaye supprime des milliers de postes, voire des disciplines entières (comme la technologie) et des établissements entiers, et où il cherche à territorialiser un peu plus l’école avec les projets locaux « d’innovation pédagogique », la réforme du collège et celle de la voie professionnelle. La Fnec FP-FO a demandé à la secrétaire d’Etat de renoncer au SNU, même sous la forme expérimentale.La place des jeunes est à l’école pour accéder à l’instruction et à des qualifications, pour ensuite prétendre à un vrai travail, avec un vrai salaire. La Fnec FP-FO ne laissera pas nos lycées se transformer en lieux d’embrigadement de la jeunesse. » Snes-FSU « Il faut donner des perspectives d’avenir à la jeunesse plutôt que d’essayer de la formater (…). Les lycéens ont davantage besoin d’école que de ça (…). On ne fait pas avancer une société en retirant des heures de cours (…). »

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/05/25/snu-macron-avance-ses-pions/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/snu-macron-avance-ses-pions-io-fr-25-05-23/

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