« SOS archi en détresse » : à Rennes, les étudiants dénoncent un manque de moyens. ( LT.fr – 24/03/23 )

Les étudiants de l’ENSAB, à Rennes, se mobilisent contre le manque de moyens de leurs écoles.
Les étudiants de l’ENSAB, à Rennes, se mobilisent contre le manque de moyens de leurs écoles. (Alban Mercier)

Après une semaine de blocage, et une nuit à occuper leur école, les étudiants en architecture de Rennes se sont mobilisés, place de la République, pour revendiquer plus de moyens.

« Écoles endettées, archis mal formés », « archi pas content », « budget disparu archi dans la rue » : place de la République, ce vendredi 24 mars, des pancartes donnent le ton. Des étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne (ENSAB) sont mobilisés depuis 22 jours. « On a un compteur visible depuis la rue », glisse Timothée Jan, en troisième année d’études et à l’initiative de la mobilisation rennaise.

« Ça a commencé à l’ENSA Normandie en février. Toutes les écoles ont rejoint le mouvement », précise-t-il. « Avant d’être en blocage, ils ont été bloqués. Il y avait une crise au sein de l’école, qui ne pouvait pas continuer dans ces conditions-là. Ça a réveillé plein de choses dans toutes les écoles de France ». Des premières alertes, notamment sur les manques de moyens, avaient été lancées en 2020, avant la crise sanitaire.

« On est mal formés pour devenir les acteurs de demain »

« À l’ENSA Bretagne, c’est ce manque de budget qu’on dénonce. Il y a également beaucoup de promesses du Ministre de la culture qui n’ont pas été tenues », souligne Timothée. Entre les locaux prévus pour 400 personnes et qui en accueillent près de 700, des emplois du temps qui ne permettent pas d’aller en pause déjeuner, et des voyages d’études repensés ou supprimés, les difficultés pèsent sur les étudiants. « Sur mon premier semestre cette année, un professeur en congé maladie n’a pas été remplacé pendant 1 mois et demi », illustre l’architecte en formation. « On est mal formés pour devenir les acteurs de demain ».

Une performance revendicatrice a eu lieu place de la République à Rennes, ce vendredi 24 mars 2023.
Une performance revendicatrice a eu lieu place de la République à Rennes, ce vendredi 24 mars 2023. (Alban Mercier)

Pour faire entendre leurs revendications, les étudiants de l’ENSAB se sont ralliés aux mobilisations contre les retraites, les 7 et 23 mars. Ils ont également opté pour un blocage du 20 au 24 mars, une semaine ponctuée d’actions. Un barrage filtrant a été mis en place devant leur école ce matin, qu’ils ont occupé dans la nuit de jeudi à vendredi. « Ça a été un moment d’émulation collective, qui a permis de rallier beaucoup d’étudiants qui n’étaient pas encore sensibilisés », précise Timothée.

« On est aussi soutenus par les enseignants »

Ils étaient plus de 300, sur les 650 inscrits à l’ENSAB, sur les bancs de leurs deux dernières AG, ouvertes à l’administratif et l’équipe enseignante. « On est aussi soutenus par les enseignants », assure l’étudiant. « Ça les impacte autant que nous de voir que le cursus va mal, et que la profession d’architecte ne va pas dans la bonne direction ». Leurs professeurs d’art et technique, par exemple, ont travaillé sur leur performance revendicatrice, donnée place de la République. « On a aussi récupéré plein de vieilles maquettes, qu’on a peintes en rouge et qu’on va disséminer dans toute la ville pour visibiliser le mouvement ».

Un cortège s’est déplacé de l’ENSAB à République, ce vendredi 24 mars 2023, pour faire entendre leurs revendications.
Un cortège s’est déplacé de l’ENSAB à République, ce vendredi 24 mars 2023, pour faire entendre leurs revendications. (Alban Mercier)

Une délégation des écoles d’architecture, qui sont sous la tutelle du ministère de la culture, sera reçue le 30 mars prochain. À Rennes, les étudiants comptent sur la venue de Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’ordre des architectes, le 31 mars, « qui pourrait être un levier ». Pour la suite, les locaux de Rennes vivront au rythme des AG. Un blocage la semaine prochaine a déjà été voté, organisé sous forme de workshops et tests d’une pédagogie « horizontale et alternative ».

Auteur : Elissa Abou Merhi

Source : « SOS archi en détresse » : à Rennes, les étudiants dénoncent un manque de moyens – Rennes – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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