Subventions pour Stanislas, factures non payées et insalubrité pour les lycées publics (CA.net-24/03/24)

Comment les néolibéraux organisent le transfert de fonds de l’éducation publique vers le privé

Stanislas est un établissement scolaire d’extrême droite, de la maternelle au bac, réservé à la grande bourgeoisie parisienne. C’est le lycée catholique intégriste dans laquelle l’éphémère ministre de l’éducation, Amélie Oudéa-Castera, a mis ses rejetons, comme de nombreux autres politiciens.

C’est «une ville dans la ville», explique le site internet de l’établissement. On y trouve 7 gymnases et deux piscines, 21 laboratoires, 3 amphis, 2 murs d’escalade, une cantine haut de gamme, le tout sur 3 hectares dans un beau quartier parisien. Un confort sans commune mesure avec les collèges et lycées défavorisés. Stanislas, c’est aussi 22 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2022. Pas vraiment un établissement scolaire qui a besoin de moyens.

Pourtant Valérie Pécresse, qui gère la région Île-de-France et donc le budget des lycées, a décidé de donner des sommes colossales à Stanislas. En juillet 2022, déjà alertée sur les dérives de l’établissement, elle avait refusé de suspendre ses subventions. La somme versée par la région va même bien au-delà des «obligations légales» : la région Île-de-France a versé près de 1,8 million d’euros en 2023 au collège-lycée. En plus des «dotations de fonctionnement» de 1,3 million d’euros, elle a même ajouté 487.000 euros supplémentaires de «subventions d’investissement» en juillet 2023.

En parallèle, on apprend que la région n’a même pas réglé un centaine de factures pour des fournitures dans les lycées publics d’Île-de-France, remontant pour certaines à 2019. Il manquerait 850.000 euros de factures non réglées. Pendant que Pécresse verse des millions à un lycée ultra-privilégié religieux, elle n’acquitte même pas les dépenses pour les lycées publics sous-dotés.

France Info révèle que près de 30% des lycées franciliens sont en très mauvais état, soit 150 établissements considérés comme vétustes pour la seule région Île-de-France. Et Pécresse les laisse tomber, malgré les protestations des élèves et des enseignants, notamment dans le 93. La violence de classe à l’état pur.

La «République» en 2023, c’est financer une école ultra-privilégiée d’extrême droite catholique au cœur de Paris et laisser mourir l’école publique des quartiers populaires. C’est un transfert de fonds.

On rappelle que l’enseignement privé ne survit que grâce à l’argent public : celui que vous cotisez. Les établissements religieux sont financés pour 65,7% par l’État et regroupaient 2 millions d’élèves en 2022. L’écrasante majorité de ces structures, 96%, est catholique. Et la somme donnée au privé atteint 8 milliards d’euros en 2022. Autant d’argent qui pourrait financer les bahuts qui s’effondrent ou qui sont en pénurie de profs.

Si les gosses de riches veulent rester entre eux, qu’ils paient de leur poche, et qu’on rende ses moyens à l’école publique.

Source: https://contre-attaque.net/2024/03/24/subventions-pour-stanislas-factures-non-payees-et-insalubrite-pour-les-lycees-publics/

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