Suppression d’une prime, « ras le bol » : une centaine de personnes débrayent à la clinique Océane de Vannes (LT.fr-22/11/22-17h10)

Le directeur de l’hôpital privé Océane Nicolas-Pierre Poizat a fait face à une centaine de personnels très remontés par l’annonce non encore officielle de la suppression de leur prime de fin d’année.
Le directeur de l’hôpital privé Océane a fait face au mécontentement palpable d’une centaine de personnels qui ont débrayé pendant une heure ce mardi après-midi. L’annonce de la suppression d’une prime de fin d’année a fait déborder le vase.

Ils sont une centaine, ce mardi 22 novembre, vers 14 h dans le hall d’accueil de l’hôpital privé Océane. Des blouses blanches, des blouses bleues, masques sur le visage, et ça discute fort. « C’est un mouvement spontané. On vient d’apprendre qu’on nous supprimait notre prime d’intéressement de 250 € brut qu’on nous verse traditionnellement au mois d’octobre. Cela alors que depuis deux mois, les conditions de travail sont extrêmement tendues pour nous », explique Éric, infirmier en bloc opératoire.

Il n’y a pas de représentants syndicaux dans l’assemblée des manifestants, qui va former un arc de cercle quand le directeur de l’établissement se présente pour discuter avec eux. Et Nicolas-Pierre Poizat ne va pas mettre longtemps à prendre la température du mécontentement de ses employés, soignants, paramédicaux et agents de service. « L’intéressement et la participation sont liés à l’activité de l’établissement. La situation économique étant ce qu’elle est, les comptes ne sont pas bons, les comptes sont même dans le rouge », explique le directeur d’Océane.

Débrayage à l'hôpital privé Océane.
Les manifestants ont décroché le « MERCI » affiché à l’entrée de l’établissement, illustré des visages de personnels de la clinique pendant la crise sanitaire, pour le déposer au pied du directeur de l’établissement et de sa DRH.

Bronca

Cette mauvaise passe, c’est à l’augmentation des charges, du coût de l’énergie en particulier, que l’hôpital privé la doit, poursuit Nicolas-Pierre Poizat. Une explication qui déclenche une bronca chez les salariés. « Nous aussi on a plus de charges ! Pour nous aussi, l’électricité, le gaz et l’essence sont plus chers. On a besoin de cette prime ! », lance une manifestante.

On y met tous tout notre cœur, alors on demande un peu de reconnaissance en retour. Et la reconnaissance passe par la feuille de paye

En aparté, une autre infirmière confie son « ras-le-bol » : « On bosse de plus en plus, à moyens identiques. Il y a un gros turn-over dans le personnel, parce qu’il y a de plus en plus de gens qui partent. La direction est d’un cynisme total ». Éric, brancardier, quinze ans d’ancienneté, 1 457 € net, affirme que « quinze brancardiers sont partis depuis le mois de mai ». Une infirmière témoigne de ce que « des collègues en CDI démissionnent. On y met tous tout notre cœur, alors on demande un peu de reconnaissance en retour. Et la reconnaissance passe par la feuille de paye ».

« J’entends le désarroi des salariés »

« Il y a des négociations en cours avec les syndicats. Il y a aussi des négociations de branche. Des choses seront faites au niveau salarial », promet le directeur. C’est la fin d’un échange qui aura été tendu. Nicolas-Pierre Poizat se retire, pour se rendre à une réunion avec les organisations syndicales.

Contacté à l’issue de la réunion, le directeur d’Océane a dit au sujet de cette prime que « rien n’est décidé, l’exercice n’est pas encore terminé », mais que « l’augmentation des charges non maîtrisée en raison du coût de l’énergie impacte toutes les entreprises, y compris les établissements hospitaliers. Je comprends que c’est difficilement audible pour les salariés. De mon côté, j’entends leur désarroi ».

Loïc BERTHY

source: https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/suppression-d-une-prime-ras-le-bol-une-centaine-de-personne-s-debrayent-a-la-clinique-oceane-de-vannes-22-11-2022-13225974.php

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